Hunger Games, à l'ombre de la Grande Récession

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Hunger Games, à l'ombre de la Grande Récession

 

Écrit au cœur de la «Grande Récession» économique, Hunger Games (2008) éveille dès son titre le spectre du traumatisme qui le fonde, la paupérisation, voire tiers-mondisation de la «terre de l'opulence», «the land of plenty». Quatre ans après l'adaptation filmique s'inscrit toujours à l’ombre de cette angoisse, véritable retour du refoulé au sein du monde globalisé par l'hyperconsommation.

Recyclage (l'ère étant, de facto, dévolue aux remakes et aux réécritures) d'un topos convenu de la dystopie science-fictionnelle, celui de la chasse à l'homme télévisuelle la saga s'adresse à ce nouveau public adolescent déniché (et, pourrait-on dire, refondé) par Rowling dans sa reprise de la mythologie traditionnelle de la Fantasy et ensuite vampirisé par Stephenie Meyer. De même que celle-ci réinventait l'érotique vampirique pour les nouveaux teens des virginity balls, Collins reprend la tradition dystopique des chasses à l'homme médiatiques pour en faire une tragédie du coming of age en milieu néolibéral.

Le succès de cette opération (l'œuvre est devenue la «favorite de tous les temps» sur Kindle, détrônant même Jane Austen dans les passages les plus souvent «soulignés» par les utilisateurs) en fait un véritable phénomène de masses que nous ne pouvons ignorer et qui ouvre à quantité d'interprétations. S'agit-il d'une attaque du Big Governement en vertu des valeurs du «survivalisme» darwinien des Pionniers américains ou au contraire d'un manifeste contre le fascisme de l'Amérique post-bushiste, en syntonie avec la génération de Occupy Wall Street? Est-ce un manuel de survie pour les adolescents de la crise économique ou une contestation de la manipulation médiatique?

Seront analysés les différents aspects de cette saga, de l'idéologie politique à la politique des genres sexuels, de la topique science-fictionnelle aux problèmes d'adaptation filmique et aux prolongements hypermédiatiques de cet univers de fiction en fulgurante expansion.

 

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Soumis par Justine Lheureux le 26/06/2018

Le roman «Sa Majesté des Mouches», de William Golding, témoigne d’une certaine violence fondatrice qui se dévoile chez des enfants, alors qu’ils sont prisonniers d’une île déserte et qu’ils tentent d’y fonder une sorte de civilisation. Pour sa part, «Hunger Games», de Suzanne Collins, présente un gouvernement qui, pour se venger de ses districts qui se sont jadis révoltés contre lui, organise un jeu annuel dans lequel des adolescents doivent s’entretuer jusqu’au dernier dans une arène.

Soumis par Antonio Dominguez Leiva le 31/03/2012
Catégories: Dystopie, Dystopies

Dès la scène d’ouverture de Hunger Games, on va suivre l’héroïne, point focal, comme dans le roman, de notre perception de l’univers dystopique de Panem. Nous sommes au cœur de la pastorale américaine, sauf que les fermes des pionniers ancestraux sont désormais entourées de fils barbelés, commentaire déjà désenchanté sur le grand espace fondateur de la Nation.

Soumis par Antonio Dominguez Leiva le 31/03/2012

Écrit au cœur de la «Grande Récession» économique, Hunger Games (2008) éveille dès son titre le spectre du traumatisme qui le fonde, la paupérisation, voire tiers-mondisation de la «terre de l’opulence», «the land of plenty». Quatre ans après l’adaptation filmique s’inscrit toujours à l’ombre de cette angoisse, véritable retour du refoulé au sein du monde globalisé par l’hyperconsommation.