La mort de Robin

La mort de Robin

Soumis par Pierre-Paul Ferland le 12/11/2012

 

Il est relativement aisé de distinguer l’amateur ordinaire (casual fan) de Batman du mordu (hardcore fan1). Il suffit de lui demander son opinion du personnage de Robin. Alors que l’amateur ira d’une moue de dégoût éloquente, le mordu vous demandera: «lequel parmi les cinq Robin?» Peu de personnages des comics books de superhéros américains ont été aussi négligés que Robin dans leurs représentations dans les médias de masse (télévision et cinéma). Par conséquent, la figure de Robin reste sans doute une des plus controversées de l’univers de DC Comics.

Nulle histoire de la série Batman n’exprime aussi bien le malaise entourant Robin que les numéros 426 à 429 (décembre 1988-janvier 1989) de Jim Starlin et Jim Aparo qui seront regroupés en un recueil intitulé A Death in the Family. Voulant bénéficier des progrès technologiques, les éditeurs de DC, avec Dennis O’Neil en tête, ont choisi de mettre sur pied une hotline (les fameuses lignes 1-900) à partir de laquelle les amateurs pouvaient décider, moyennant une facturation de 50¢, de l’issue de l’histoire qui se développait. En d’autres termes, DC organisait un vote populaire afin de déterminer démocratiquement si le Joker devait exécuter Robin ou non. Sur 10 614 appels, 5 343 (50,3% des voix2) ont choisi la mort de Jason Todd, deuxième personnage à endosser l’uniforme de Robin après le plus célèbre Dick Grayson.

Bien plus qu’une démonstration habile d’une interactivité devenue monnaie courante de nos jours avec Internet, A Death in the Family constitue, pour moi, le symbole par excellence du déclin de Robin dans l’imagination populaire. En fait, je crois que Jason Todd ici a non seulement payé pour les erreurs du passé – les sous-entends homosexuels entre Batman et Robin, la réduction du rôle essentiel de Robin comme élément pacifiant de Batman en une usine à jeux de mots ampoulés− mais que son décès – qui a duré jusqu’en 2005, 13 ans, une éternité dans l’univers des superhéros− a créé une rupture dans l’imaginaire des amateurs de Batman dont le personnage de Robin ne s’est jamais tout à fait remis. A Death in the Family, dans ces circonstances, apparaît comme une des histoires les plus cruciales pour saisir le tournant que vit le personnage de Batman (et de Robin par extension) à la fin des années 1980. La mort de Robin, autrement dit, est non seulement l’intégration dans le canon de Batman du «déclin des superhéros» que les numéros hors-série de Frank Miller avaient illustré, mais aussi, peut-être, un détour obligé afin que le personnage de Batman puisse continuer de refléter son époque. Si les chefs d’œuvre de Frank Miller sont effectivement parvenus à revoir l’iconographie et la thématique liées à Batman, c’est A Death in the Family (et son prédécesseur The Killing Joke du créateur des Watchmen Alan Moore) qui rend ces changements permanents dans la continuité des bandes dessinées. Pour tout dire, A Death in the Family, à l’image de la brutale exécution dont le lecteur sera témoin, semble une des histoires de Batman qui semble les plus  transgressives de l’époque tant dans son traitement de l’espace, de la thématique que de l’image.

 

Un héros condamné

La modernisation des comics books américains, liée au phénomène du «crépuscule des superhéros» tels que les bédés de Frank Miller et d’Alan Moore l’ont conçu, passe par une volonté de vieillir le lectorat – voire d’accompagner les jeunes lecteurs nés dans les années 1970 devenus désormais adolescents ou adultes. Les thématiques violentes côtoient les réflexions morales et, plus que jamais, Batman incarne une sorte d’antihéros aux motifs et aux méthodes souvent questionnables. Afin d’exprimer une telle métamorphose, la disparition de Robin devenait inévitable tant le «Boy Wonder» demeurait associé à un passé accablant.

Rappelons que l’introduction de Dick Grayson, alias le premier Robin, dans l’univers de Batman remonte à 1940, dans la bédé Detective Comics #38, soit à peine un an après la création de Batman en mai 1939. Ce jeune héros portant des couleurs vives permettait aux auteurs de créer un contraste avec la nature sombre de Batman. Grayson, bien qu’endeuillé de ses parents tout comme Bruce Wayne, parvient néanmoins à faire preuve d’humour. La jeunesse de Grayson indiquait également sa fonction empathique pour le jeune lectorat: si Bruce Wayne pourchasse les criminels avec un appétit de vengeance autodestructeur, la présence de Robin permet non seulement de relativiser l’attitude de Wayne, mais aussi de permettre une identification disons plus «saine» chez le jeune lecteur. Robin devenait alors un médiateur entre la violence de Bruce Wayne et le lecteur. En percevant Batman à travers les yeux de Robin, on parvenait à restaurer sa conscience morale.

Hélas, certains individus n’ont pas partagé cette interprétation de la fonction de Robin. Dans un ouvrage tristement célèbre intitulé Seduction of the Innocent: the influence of comic books on today’s youth (1954), le psychiatre Fredric Wertham voit le duo de Batman et Robin comme un partenariat homosexuel. Bien qu’une lecture de Batman en tant que «queer text» puisse s’avérer intéressante3, le biais inquisiteur de Wertham selon lequel Batman «corrompt» la jeunesse enlève tout intérêt et toute crédibilité à son essai4. Ceci dit, le mal a été fait et DC Comics a dû réagir en introduisant deux personnages plus ou moins insipides, Batwoman et Batgirl, afin de dissuader les frénétiques censeurs voyant dans Batman une forme de mauvaise influence sur la sexualité des jeunes garçons5. Reste que Robin, depuis ce temps, conserve le stigmate de cette interprétation.

L’adaptation télévisuelle célébrissime du «Duo Dynamique» dans les années 1960 a elle aussi contribué à transformer notre perception de Robin négativement. Dans un univers quétaine (campy) complètement assumé, Batman et Robin, incarnés respectivement par Adam West et Burt Ward, affrontaient des malfaiteurs à Gotham City avec des bagarres rythmées par les célèbres onomatopées de bandes dessinées (Zouf! Katching! et j’en passe des meilleures…) qu’on superposait au montage! La violence inhérente à Batman réduite à néant, voire sa banalisation humoristique, reléguait Robin à une sorte de rôle de figurant ou, comme le proposait le fameux Wertham, de demoiselle en péril. Robin, en fait, pouvait être associé à une sorte de farce: dès qu’un événement survenait, il y allait d’un «Holy…, Batman!» bien senti6.

Le prologue de A Death in the Family joue justement de cette perception de Robin comme objet de «quétaine». Utilisant le trope du «manuscrit trouvé», le recueil s’ouvre sur une introduction de Socrates S. Rodor, professeur d’histoire du vingtième siècle à l’Université de Gotham, qui tente de livrer un compte-rendu objectif des tendances de Robin. Or, dans les notes en bas de pages, une sorte de commentaire autoréflexif ironique apparaît sur la nature des histoires de superhéros. Ainsi, Rodor commente l’utilisation du préfixe «bat» pour désigner les accessoires du justicier: «Academics of questionable credentials have advanced the claim that The Batman himself employed the “bat” prefixes. Given his grim temperament, it seems unlikely that he would have been so whimsical.» Sur la question plus précise de Robin, l’historien remarque d’autres ambigüités propres au genre des superhéros qui amenuisent l’effet de réalisme. Rodor souligne dans la première note en bas de page que «among the numerous unsolved questions concerning The Batman is that of why Robin’s costume was brightly colored while The Batman’s own was dark, presumably to aid The Batman concealing himself in shadows.» Plus loin, Rodor se permet une déconstruction en règle de la fonction humoristique devenue intimement liée à Robin depuis son incarnation télévisuelle:

The same academics mentioned in the previous note have been bold enough to speculate that The Batman actually instructed his protégés to employ dubious humor, particularly the type I refer to as the “sub-pun”, i.e. beginning an exclamation with the word “holy” and adding whatever noun was deemed appropriate, e.g., “Holy foot-note!” Apparently, some citizens of the era found this droll. Although the Robins might have been capable of perpetrating such inanity – they were, let us remember, uneducated children – a man as intelligent as their mentor could not have encouraged it.

Les commentaires métatextuels de ce prologue ne trompent personne: il s’agit bien là d’une manière bien peu voilée de critiquer les aspects enfantins des incarnations précédentes de Robin. Par ce souci accru de redonner à Batman un aspect réaliste, le lecteur peut s’attendre, à partir de ce prologue, à un nouveau portrait de Batman. Portrait, ceci étant dit, qui exclut Robin qui semble d’ores et déjà une figure tellement connotée qu’elle ne cadre plus avec le désir de transformer Batman en une créature mieux adaptée au monde actuel dans la foulée des réussites incontestées de Frank Miller (tant sur les plans artistique que financier).

 

Une nouvelle approche de Batman

Tel que mentionné précédemment, The Killing Joke, où le Joker mutile la Batgirl originale Barbara Gordon, et A Death in the Family marquent le renouvellement d’iconographie et de la thématique du canon de Batman. N’est-ce pas hautement significatif que ces deux numéros mettent en vedette le Joker qui, redevenant un psychopathe meurtrier, s’attaque aux compagnons de Batman trop «connotés» pour survivre dans ce nouvel univers «pour adultes avertis»? Malgré toutes les qualités qu’on puisse attribuer à The Killing Joke, il me semble que A Death in the Family est encore plus significatif du tournant drastique que subit la série de Batman. En fait, ce numéro raconte peut-être une des histoires les plus transgressives du canon de Batman. En situant son déroulement hors des frontières de Gotham City et de Metropolis, l’éditeur Dennis O’Neil propose un pari périlleux: faire de Batman une réelle créature du monde effectif contemporain.

Il faut dire que O’Neil a pu être galvanisé par les succès critiques obtenus par sa série mettant en vedette le Green Lantern et le Green Arrow (à partir du numéro 76 de la série Green Lantern en 1970 jusqu’au numéro 123 en décembre 1979, avec un hiatus de quatre ans entre 1972 et 1976) dans laquelle le tandem affronte des problématiques sociales réalistes telles que la famine, la dépendance aux drogues, le racisme, la pollution, etc. Green Lantern y incarnait la morale pure et la loi tandis que le Green Arrow faisait figure d’anarchiste obéissant à sa propre idée de la justice contre un système qu’il percevait comme malade. A Death in the Family récupère effectivement tant la volonté d’immiscer le héros dans un contexte réaliste que cet effet de dialogue entre deux héros aux conceptions opposées des moyens pour parvenir à la justice et à la paix, comme nous le verrons plus loin.

A Death in the Family traite de la quête de Jason Todd de retrouver sa mère biologique après qu’il ait consulté son baptistaire. Todd se sauve de la Batcave pour rencontrer trois femmes qui pourraient lui être liées: l’une en Israël, l’autre au Liban et la dernière en Éthiopie. Pendant ce temps, le Joker, fraîchement échappe de l’asile, se disant victime des reaganomics (!), cherche à renflouer ses coffres en vendant son missile nucléaire à des terroristes libanais (!!). Batman pourchasse le Joker au Liban, où il rencontre Jason. Le duo dispose des terroristes désirant bombarder Tel Aviv en Israël, rendant ainsi une faveur à un des amis de Bruce Wayne membre de la CIA (!!!). Après avoir confronté en vain la première mère potentielle, une espionne au service d’Israël, le duo rencontre la mercenaire Lady Shiva, une ennemie connue de Batman, qui entraîne des terroristes chiites. Après une bagarre contre Batman, elle admet ne pas avoir eu d’enfant à Gotham. Batman et Robin convergent alors vers un camp de réfugiés en Éthiopie où travaille le médecin Sheila Haywood qui s’y est exilée après avoir pratiqué un avortement illégal ayant mal tourné aux États-Unis – et avoir confié son fils, Jason, à des amis. Le Joker, au fait de l’histoire, menace Haywood de révéler son secret si elle ne lui fournit pas sa cargaison de médicaments. Jason, après d’émouvantes retrouvailles, décide d’ignorer les ordres de Batman et de confronter seul à seul le Joker. Comme Haywood détournait l’aide humanitaire destinée au camp de réfugiés à ses propres fins, elle trahit son fils et le laisse en pâture au Joker, qui l’assassine à coup de barre à clous pour ensuite le laisser gisant dans un entrepôt rempli d’explosifs. Batman, furieux, décide alors d’en finir avec le Joker et de l’assassiner une fois pour toutes. Or, l’Iran choisit de nommer le Joker en tant qu’ambassadeur à l’ONU (!!!!). Le Joker bénéficiant de l’immunité, il devient impossible pour Batman de l’assassiner sans provoquer d’incident diplomatique. Nul autre que Superman se charge d’assurer que Batman respecte les règles diplomatiques internationales. C’est d’ailleurs Superman qui parvient à empêcher le Joker de perpétrer un attentat au gaz hilarant contre les représentants du conseil de sécurité à l’ONU tandis que Batman rate sa tentative de l’assassiner.

Ce résumé détaillé montre bien la teneur toute particulière de cette histoire de Batman. Non seulement aborde-t-elle de front des problématiques sociales et géopolitiques chaudes7, mais les personnages se permettent même de commenter le climat social qui règne dans ces régions. Par exemple, lorsque Wayne déambule dans les rues de Beyrouth qui vit une guerre civile, il indique: «Seems everyone’s either armed or crippled by the war. You can feel the tension on the streets.» (Starlin et al.: #426, 27) Parvenu en Éthiopie, devant des corps rachitiques, Wayne laisse entendre un commentaire visant à témoigner de sa conscience humanitaire: «Once again, the world didn’t listen in time. The same mistakes were repeated. […] When I return to Gotham, I’lll send another check to help the effort and try to forget what I’ve seen here. I’m no different from anyone else. There’s only so much even Bruce Wayne – and Batman – can do.» (#427; 23) La conscience sociale de Wayne reste fondamentalement critique. À deux occasions, il se permet un commentaire ouvertement contestataire. Ainsi, alors qu’il confronte le Joker en pleine transaction pour léguer son missile à des terroristes, Batman ironise sur le phénomène de la «coopération internationale»: «Arab terrorists and American scum joining forces to kill us. There’s a lesson to be learned from this» (#426, 37). Plus loin, encore plus révélateur, Batman fait allusion à la crise des otages américains en Iran en lançant à un agent de la CIA et à Superman qui essaient de le pacifier en mentionnant qu’ils négocient avec l’Iran: «Another arms for hostages deal?» (#429, 1)

Superman, comme l’interprétation que Frank Miller en donne dans The Dark Knight Returns et un peu comme le Green Lantern sous la plume de O’Neil, devient une sorte de pantin à la solde de la justice et de l’idéologie états-uniennes. Superman agit comme symbole d’une loi hégémonique, déshumanisée, lorsqu’il tente de défendre le Joker: «If we don’t honor Iran’s rights in this matter, there’s no reason for them to respect ours.» Batman, cynique, répond: «I didn’t know they ever did. Or did you just forget how they took over our embassy a few years back.» (Starlin et al.: #428, 18-19) Superman agit également comme la voix de la conscience de Batman: «You can’t put your thirst for vengeance above your country’s best interests.» Batman rétorque: «Spare me your boy scout sentimentalities, Kent» (#429, 5). Toute l’intrigue du dernier acte repose donc sur le dilemme qui habite Batman entre son désir de tuer le Joker ou celui de l’épargner en le considérant non-responsable de ses actes en vertu de son évidente démence. Finalement, alors que Batman avait choisi de briser la nuque du Joker dans The Dark Knight Returns, les scénaristes de A Death in the Family ont opté pour une sorte de juste-milieu: lors d’un écrasement d’hélicoptère, Batman décide de ne pas achever le Joker, mais de ne pas le sauver non plus8.

 

Sacrifier Jason

Bien que ces thématiques hautement réalistes dans A Death in the Family fassent figure d’exception dans la série de Batman, une telle rupture, aussi exagérée soit-elle, s’avérait peut-être nécessaire afin de relancer la série dans la lignée des textes de Frank Miller. On voit bien, tant par les commentaires autoréflexifs du prologue que par les avenues thématiques bien ancrées dans l’actualité géopolitique internationale de cette nouvelle série, que Robin semble une créature obsolète. En épilogue du recueil, O’Neil, tentant d’expliquer ce choix des lecteurs, semble abonder dans le même sens:

Sometimes we forget what is usually the most gratifying part of the work we do, the involvement of our audience into our stories. Commentators who have called superhero sagas modern mythology are, I think, mistaken, because mythology involves religion in some form or another. But these sagas are more than just entertainments, at least to many readers; they are the post-industrial equivalent of folk-tales and as such, they have gone pretty deeply into a lot of psyches. […] Like traditional folk-tales, they must evolve. If they don’t, they may become irrelevant to the real world they mirror, and thus lose their power to satisfy and amuse; they risk degenerating into mere curiosities instead of remaining vital fiction.

Le commentaire de Dennis O’Neil laisse entendre que Robin, devenu un symbole du passé «quétaine» de Batman et du regard enfantin porté sur ces personnages, n’entrait plus dans le zeitgeist. Il est d’ailleurs intéressant de constater que le troisième Robin, Tim Drake, qui apparaît à partir du #436 (août 1989), intervient dans la vie de Bruce Wayne afin de le pacifier à la suite de ses actions de plus en plus violentes liées à la culpabilité qu’il ressent face au décès de Jason9. Ce nouveau Robin revient donc à la fonction première du personnage, c’est-à-dire de donner un pendant «sain» à la rage vengeresse de Batman et de donner un sens à son deuil (cette fois-ci de Jason plutôt que de ses parents). La mort de Jason parvient donc à faire figure d’une sorte d’eschatologie ou une table rase du personnage de Robin afin de le ramener à ses origines premières. Jason, anéanti par les lecteurs eux-mêmes, symbolise en quelque sorte le bouc émissaire que l’on sacrifie afin de le purifier de ses «fautes» antérieures – le Robin caricature de lui-même et «quétaine».

Hélas, comme on le sait, la récupération du personnage dans les horribles adaptations cinématographiques de Joël Schumacher a en quelque sorte replongé le portrait de Robin dans les mêmes pièges, détruisant toute sympathie pouvant lui rester auprès d’un auditoire qui n’avait jamais tout à fait oublié Burt Ward. L’aversion reconnue de Christopher Nolan et de Christian Bale pour le personnage constituait dès lors l’aboutissement du schisme des amateurs de Batman entre les «pro» et les «anti» Robin. Reste à espérer que la prochaine et inévitable réimagination du personnage par Hollywood sache saisir l’essence de Robin – s’il n’est pas déjà trop tard.

 

Bibliographie

 

Œuvre étudiée

STARLIN, Jim et Jim Aparo. 1988. A Death in the Family. New York: DC Comics, #426-429.

 

Références

JOHNSON, Freya. «Holy Homosexuality Batman!: Camp and Corporate Capitalism in Batman Forever» Bad Subjects #23. En ligne.

http://www.inform.umd.edu/EdRes/Topic/Diversity/Specific/Sexual_Orientation/Reading/Essays/camp-batman

 

MORRIS, Marti Jo. 2003. «Batman & Robin: “Crime Fighting Duo” or “Ambiguously Gay Duo?”»
Pop 2003. En ligne. http://www.class.uidaho.edu/pop/Bat%20Man.htm

WERTHAM, Fredric. 1954. Seduction of the Innocent: the influence of comic books on today’s youth. New York: Reinhart & Company. [Épuisé] Texte disponible en ligne. http://www.dreadfuldays.net/soti.html

 

  • 1. Mentionnons qu’il existe une forte disparité au sein de cette classe, allant des lecteurs de bédés relativement assidus −dont je suis− aux maniaques érudits pouvant réciter par cœur les quelque 900 numéros de Batman publiés depuis les années quarante.
  • 2. La rumeur wikipédienne veut qu’un amateur ait programmé son téléphone afin d’appeler à répétitions aux studios de DC afin d’influencer le vote en faveur de l’exécution de Robin. Si on en croit les ragots, l’homme aurait investi près de 200 dollars pour faire pencher le vote en sa faveur; ce qui aurait effectivement suffi pour sceller le destin de Robin.
  • 3. Voir notamment le texte «Batman & Robin: “Crime Fighting Duo” or “Ambiguously Gay Duo?”» de Marti Jo Morris dans la revue en ligne Pop 2003 http://www.class.uidaho.edu/pop/Bat%20Man.htm ou encore l’analyse du film Batman Forever (1995) de Freya Johnson intitulée «Holy Homosexuality Batman!: Camp and Corporate Capitalism in Batman Forever» disponible en ligne: http://www.inform.umd.edu/EdRes/Topic/Diversity/Specific/Sexual_Orientat...
  • 4. Bien que Wertham ait utilisé des passages de son livre afin de témoigner devant le «Subcomitee on Juvenile Delinquency» du Sénat américain.
  • 5. Un psychanalyste caustique pourrait répondre que Wertham projette sa propre homosexualité refoulée dans sa lecture de Batman, mais passons…
  • 6. Il est relativement facile de glaner dans les forums de discussion en ligne quelques unes des citations les plus savoureuses de Robin: «Holy heart failure!», «Holy mashed potatoes!», «Holy strawberries, Batman, we’re in a jam!», «Holy razor’s edge, Batman, that was a close shave!». La meilleure: «Holy Kleenex, Batman! It was right under our nose and we blew it!»
  • 7. Tellement chaudes, en fait, que l’Iran a été modifié rétroactivement («retconned», dans le jargon des bédés) pour le pays fictif du Qurac.
  • 8. Christopher Nolan, dans le film Batman Begins (2005), récupèrera cet artifice narratif afin de préserver l’intégrité de Batman tout en tuant le méchant, en l’occurrence Ra’s Al Ghul.
  • 9. D’ailleurs, dans la série Hush (#608-619, décembre 2002 à septembre 2003), Batman, affrontant l’ennemi polymorphe Clayface qui s’est changé en Jason, admet que son incapacité à sauver Jason constitue son plus grand échec.