Charles Soule et Swamp Thing (2): aventures perceptuelles et métafiction

Charles Soule et Swamp Thing (2): aventures perceptuelles et métafiction

Soumis par Philippe St-Germain le 26/01/2017
Catégories: Fiction, Bande dessinée

 

Dans la première partie de cette étude du passage de Charles Soule sur Swamp Thing, il a surtout été question de la première longue histoire mettant aux prises Swamp Thing et Seeder (#19 à 27); j’ai insisté sur le dialogue sous-jacent avec l’ère d’Alan Moore grâce, notamment, à la reconsidération (puis à la destruction) du parlement des arbres. Ce dialogue se poursuivra ici, avec un accent marqué sur des éléments que l’on pourrait qualifier de «postmodernes», dans l’histoire du personnage et des comic books: les états de conscience démultipliés et la métafiction.

 

Aventures perceptuelles

Si les débuts de Swamp Thing proposaient déjà une double conscience (humaine/végétale), la série —surtout depuis le passage d’Alan Moore sur le titre— a généralement fait la part belle aux états de conscience altérés, qu’ils soient ceux du personnage titre ou ceux de ses proches. Moore a notamment fait pousser sur le corps de Swamp Thing un légume aux propriétés frappantes: une fois ingéré, il permet à son consommateur de sortir de sa propre conscience pour participer à la réalité de Swamp Thing en tant qu’avatar du Vert. Dans le numéro intitulé «Rite of Spring» (#34, mars 1985), sa compagne (humaine) Abigail Arcane mange l’aliment et elle vit une expérience troublante de communion (qui peut être considérée sur plusieurs plans: mystique, sexuelle, etc.). Le successeur immédiat de Moore, Rick Veitch (qui a aussi participé à plusieurs des numéros de Moore en tant que dessinateur), a poussé encore plus loin ces développements lorsqu’il est devenu l’auteur et dessinateur de la série de 1987 à 1989, proposant des histoires au lourd héritage hippie1.

Les histoires de Charles Soule ne sont pas en reste et exploitent plusieurs fois ce thème. Le #20 s’ouvre sur un vaste délire de Holland, soumis au gaz hallucinogène de Scarecrow; ce délire est éprouvé de manière intime (un de ses rêves est illustré en deux segments), mais le rapport du personnage au Vert occasionne des répercussions spectaculaires sur la nature, des plantes étranges gagnant progressivement Metropolis (Superman lui-même devra mettre un terme à la menace). Quelques numéros plus tard, tandis qu’il est condamné à une retraite dans le Vert pendant que Seeder en est l’avatar, Holland se voit offrir par Wolf un fruit qui le fera dormir et rêver —il préfère toutefois le refuser et conserver l’espoir de regagner son monde, plutôt que se perdre dans le Vert. Ce pragmatisme fait écho à sa décision de détruire l’oasis que Seeder avait créée dans l’enthousiasme.

 

C’est cependant dans une histoire en quatre épisodes (#29 à 32) que Soule ajoute un nouvel élément à l’édifice mythologico-mystique de Swamp Thing: une secte étrange vouant un culte aux avatars du Vert. Soule l’introduit à la toute dernière page du #28, faisant dire à son meneur (dont l’allure correspond en tous points à l’image typique du leader religieux, longue barbe à l’appui): «I am called Knot, and we are the Sureen —here to make your fondest dreams come true!» Le groupe se présente ainsi comme un facilitateur, pour les avatars.

Dans le #29, Soule décrit les deux rites de prédilection des Sureen. Il y a d’abord le sacre du printemps («the spring sacrament2»), grâce auquel les membres de la secte peuvent partager la conscience de l’avatar pendant un certain temps. Tout comme la pratique introduite par Alan Moore, cette expérience est rendue possible par l’ingestion d’un fruit poussant sur le corps de l’avatar du Vert («It’s as close as ordinary humains can get to touching the Green»). Suit une séquence psychédélique magnifiquement illustrée par Jesus Saiz, digne de comparaisons avec les dessins des artistes qui travaillaient avec Moore, dont Stephen Bissette et John Totleben:

 

Si le sacre du printemps est conforme à l’ère Moore, le deuxième rite est entièrement nouveau et introduit une tension dans le récit de Soule: le locumour most sacred ritual»). Ce rite permet à l’avatar de sortir de son corps et d’investir celui d’un des membres des Sureen —une sorte de pause insérée dans une tâche épuisante. La perspective de redevenir humain —ne fut-ce que quelques instants— est trop attirante pour que Holland se méfie; on lui dit aussi qu’il lui sera facile de réintégrer son corps d’avatar quand il le voudra. Ce rite renoue par ailleurs avec une dualité (humain-végétal) intrinsèque au personnage depuis les histoires de Moore, mais aussi —et surtout, peut-être— avec la nostalgie plus classique et traditionnelle du monstre pour son passé d’être humain.

Les masques tombent pendant le rite maudit: si Holland intègre bel et bien un autre corps, le meneur des Sureen enlève sa fausse barbe et, avec ses camarades, il entreprend de voler le corps abandonné de l’avatar pour l’acheminer vers Pharma, un groupe de scientifiques souhaitant l’étudier. Le corps de l’avatar est examiné, disséqué, trafiqué dans un laboratoire hautement perfectionné. Afin d’en découvrir les propriétés, une responsable mangera le fruit délirant évoqué plus tôt; on espère exploiter son potentiel imaginatif pour créer de nouveaux produits (on apprendra dans le prochain numéro que Pharma crée «genetically-modified agricultural products —seeds, what have you»), sorte de filtre créateur comme les bagues portées par les divers Green Lantern.

Le corps humain que Holland vient d’intégrer par envie et nostalgie (et parce qu’il considérait son corps d’avatar comme une prison) devient, quant à lui, à son tour une prison dont il ne peut sortir; il peut tout au plus pleurer la perte de son corps d’avatar et se lancer à sa poursuite. Cette recherche les mènera en Inde, où ils rencontreront un vieil homme se décrivant comme «le dernier Sureen» (les autres étaient donc des imposteurs).

Dans l’intrigue sur les Sureen, Soule procède à une sorte d’inversion de ce que l’on observe couramment, dans l’histoire de la série Swamp Thing. Plutôt que d’aborder les difficultés d’un être humain à habiter un corps végétal, il s’agit d’apprivoiser —de apprivoiser, plutôt— la forme humaine après avoir vécu dans un corps fantastique. Holland y investit des efforts pendant un certain temps, mais il ne résiste guère: quand un corps d’avatar abandonné est disponible, il n’hésite pas à l’habiter même s’il ne relève pas du Vert. Sous cette nouvelle forme, Holland va au laboratoire de Pharma, où l’on mène des expériences qui anticipent les derniers numéros de Soule: le groupe tente de créer une nouvelle fusion entre la nature et la technique, sorte de Swamp Thing technologique.

 

La nature et l’industrie

Si Charles Soule a amorcé son passage sur Swamp Thing en faisant de son antagoniste Seeder un personnage qui avait également lancé les histoires d’Alan Moore (Jason Woodrue), on observe un effet miroir apparenté dans leurs derniers numéros respectifs: un tournant marqué vers la science-fiction et le rapport entre la nature et le monde industriel. J’ai noté une allusion rapide à ce thème plus tôt dans la série, quand Seeder —devenu avatar du Vert— détruit un complexe industriel parce qu’il menace trop la nature. Mais c’est dans le numéro participant à l’événement pan-DC Future’s End que Soule a le plus anticipé son histoire finale. Comme les autres numéros liés à Future’s End, celui de Soule se projette cinq ans dans l’avenir. En plus des royaumes que l’on connaît déjà (le Vert, le Rouge, la Pourriture [Rot]), Soule en introduit deux nouveaux: le royaume Divisé (qui est celui des bactéries) et le royaume du Métal, tout à fait crucial pour ce qui nous occupe ici. Soule nomme l’avatar de ce royaume «the Processor», anticipant la quête d’efficacité de ses membres; cet avatar comprend le but de la visite de Holland (une invitation à devenir des alliés dans une immense bataille) avant même qu’il ait formulé sa pensée. Le «processeur» accepte la proposition, non sans avoir informé Holland que le projet a 11,2% de chances de réussir.

Dans le #35, le premier représentant du Métal venant rencontrer Holland est un être anthropomorphe vêtu d’un complet, mais au visage ovale argenté, sans trait. Ce sont des personnages de ce type qui seront au cœur des six derniers numéros; notons que les titres de ces numéros sont tous directement issus de l’univers froid des machines et de l’informatique3.

Le Vert et le Métal: ces deux mondes que tout semble opposer ont peut-être quelques points en commun. Si Holland peut se multiplier à l’envie par l’intermédiaire du Vert, les machines peuvent également le faire par l’intermédiaire des écrans. Ce dispositif permet à Soule de proposer une critique implicite des réseaux sociaux: un représentant du royaume du Métal se paie la tête de Holland en faisant évacuer une ville entière sous la menace —purement fausse et virtuelle— d’un ouragan! La situation du numéro de Future’s End est inversée, dans le #35: c’est le représentant du Métal qui fait une proposition à Holland, et non le contraire. Plus sérieux, mais aussi plus condescendant, cet être révèle alors le but de sa visite à Holland: le rendre plus efficace. Il dit avoir été témoin de ses plus récentes aventures, qui ont été parsemées de moments difficiles; il dit aussi connaître ce que souhaite vraiment Holland, ce qui donne lieu à ce dessin évocateur de Jesus Saiz:

 

«Imagine what you could be, if you could set down the burden of the Green.» Le représentant du Métal envisage donc une efficacité pure et souhaite se débarrasser de tout ce qui pourrait l’entraver; en gros, de tout l’appareil mythologico-symbolique (le rôle d’avatar, notamment) associé au personnage de Swamp Thing. Ces derniers numéros de Soule traduisent non seulement un rapport entre deux royaumes, mais entre deux manières d’exister: la voie de la machine, efficace et en ligne droite; la voie de la nature, personnelle, créative et imprévisible. Si cette créativité engendre des carences sur le plan de l’efficacité pure de l’avatar, on peut aussi y voir une force —une force à laquelle ne participe pas le royaume du Métal, dont les membres n’ont jamais été humains. Ce manque d’avatar considéré jusque-là comme une donnée normale et cohérente devient alors un manque à combler. Afin de s’en dénicher un, ils passent d’abord en revue les candidats possibles dans les rangs de DC (ils évoquent des personnages connus comme Cyborg Superman, les Metal Men, etc.), mais chacune de ces candidatures a des faiblesses trop importantes; ils retiennent finalement Lady Weeds, que nous avons cru voir mourir dans le #34.

 

Vers un royaume de l’Art?

«Endings. Difficult

Charles Soule prête ces mots au narrateur mystérieux de son tout dernier numéro (#40). C’est une observation révélatrice à plusieurs égards, surtout lorsqu’on la replace dans le contexte qui l’a vue naître.

Pendant presque un an —de la parution de Swamp Thing #19 (le 3 avril 2013) jusqu’au début de 2014— Soule a surtout été associé à DC, pour qui il a écrit trois titres; en parallèle, il écrivait Letter 44 (pour Oni) et Thunderbolts (pour Marvel). Cette incursion chez Marvel s’est accentuée au printemps 2014, avec la publication de son premier numéro de She-Hulk (un personnage partageant son propre métier d’avocat), puis quand on a annoncé qu’il aurait la lourde tâche de tuer Wolverine, l’un des personnages les plus populaires de la compagnie. Ce partenariat grandissant trouva son aboutissement au début de septembre 2014, lorsque Soule parapha un contrat d’exclusivité avec Marvel. De tels contrats sont couramment signés par des auteurs et dessinateurs aux réputations enviables; sans leur interdire de développer des projets avec des éditeurs moins connus ou aux profils fort différents, elle les empêche cependant de travailler pour le principal compétiteur.

La signature de ce contrat en étonna plusieurs. C’est après tout chez DC que Soule s’est «fait un nom»; d’autre part, on se demanda quel serait le sort des séries qu’il écrivait pour DC, en particulier Swamp Thing. Négociant avec les deux compagnies, Soule obtint le droit de terminer ses séries pour DC à sa convenance avant de devenir «exclusif» chez Marvel4. Cet arrangement lui permit de mieux planifier la dernière ligne droite de son passage sur le titre, et c’est dans ce contexte qu’ont paru les six derniers numéros de Swamp Thing écrits par Soule.

Les «endings» auxquelles se réfère Soule dans le #40 paraissent ainsi concerner à la fois la fin d’une série et la fin de l’aventure de son auteur chez DC. Et, de fait, les fins ne sont pas faciles: en lisant le foisonnant #40 et malgré les trente-deux pages qu’on lui a accordées (au lieu des vingt habituelles), on sent qu’il est bousculé et qu’il tente d’y inclure toutes ses idées en réserve. Cet empressement occasionne notamment un combat final expéditif et peu engageant entre les représentants du Vert et le royaume du Métal mené par Lady Weeds. On sent aussi que le caractère métafictif de cet ultime numéro (qui m’occupera à partir de maintenant) aurait bénéficié de quelques numéros supplémentaires, puisqu’il paraît un peu bâclé dans sa forme finale.

Charles Soule a cumulé deux approches à première vue opposées, pendant son passage sur Swamp Thing: d’une part, une approche maximaliste, axée sur l’édification de nouvelles structures ou sur l’expansion de structures préexistantes; d’autre part, une approche minimaliste, plutôt axée sur la destruction et la simplification de données préalables, tel le rasoir d’Ockham. Quitte à ce que l’analogie paraisse un peu trop aventureuse, je proposerai que ces deux approches fortement contrastées (ainsi que l’existence possible du parlement des arbres) rappellent un désaccord profond entre deux des philosophes grecs les plus célèbres de tous: Platon et son élève Aristote. Platon, comme on sait, soutient qu’il y a deux mondes: le monde sensible, concret, immédiat et variable, qu’on ne peut comprendre qu’en postulant l’existence d’un autre monde, intelligible et stable, peuplé d’Idées associées à toute chose ou notion. La réalité selon Platon en est donc une de correspondances et de hiérarchies (ce qu’implique à sa façon le parlement des arbres de Swamp Thing). Aristote n’estimait au contraire que, loin d’avoir mieux expliqué la réalité, Platon l’avait inutilement dédoublée en superposant au monde sensible un autre qui n’apportait ni ne réglait quoi que ce soit.

Soule, comme je suggérais plus tôt, combine les deux approches pendant son passage sur Swamp Thing. Il est maximaliste lorsqu’il enrichit la «banque de royaumes» de la série; il avait déjà manifesté cette tendance dans certains numéros précédents en intégrant les royaumes du Gris et du Métal à ses principales intrigues. Quant à l’approche minimaliste, on la remarque surtout à travers l’élimination (à tout le moins relative) du parlement des arbres, considéré comme une structure trop lourde, voire redondante.

C’est le volet maximaliste de Soule qui est le plus visible dans le #40. D’abord parce que les avatars se bousculent dans la première partie: Soule convoque à la fois des avatars officiels (Holland, Wolf, Brother Jonah, Seeder) et des représentants du Vert (Capucine) présents dans ses histoires antérieures, mais aussi d’autres avatars qui ne sont pas nommés. Il paraît également introduire un nouveau royaume, sans le baptiser explicitement. Toute l’histoire est en effet encadrée par les commentaires d’un narrateur situé sur un tout autre plan que celui du narrateur «neutre» habituel; il brise le quatrième mur du récit en accentuant son caractère artificiel, dans la meilleure tradition postmoderne. Les comics américains ont régulièrement été au cœur d’une telle intelligence métafictive. Grant Morrison avait lui-même exploité ce motif dans les derniers numéros de son passage sur Animal Man (de 1988 à 1990), allant jusqu’à orchestrer une rencontre entre le personnage titre et son auteur5. Tout en conservant ce côté métafictif, Soule ne s’interpose pas aussi directement dans l’intrigue. Il fait plutôt de son narrateur un être mystérieux qui semble être l’avatar d’un autre royaume qui pourrait bien être celui de l’Art, si l’on se fie à l’illustration suivante:

 

On trouve dans cette case des allusions pêle-mêle à la musique (qu’elle soit dirigée ou jouée), l’écriture, le théâtre, la peinture, la sculpture, la photographie, la poterie, etc. Le volet postmoderne de ce développement ne s’en tient pas à la seule forme évoquée plus tôt —il se prolonge également dans le fond, avec une référence évidente au plus grand prédécesseur de Soule sur le titre: il ne fait aucun doute que l’homme barbu est Alan Moore. Quant à l’avatar du royaume de l’Art, il accentue la part artistique du Vert en général et d’Alec Holland en particulier; il tisse ainsi des liens entre le Vert et son propre royaume: «You approach your work with the Green with such creativity.» Il lui offre d’y rester et de ne pas compléter le combat en cours (ce serait un acte transgressif, observe-t-il).

Le titre choisi par Soule pour le #40 (reboot) est significatif: il évoque à la fois un phénomène informatique et une pratique fréquente dans l’industrie du comic book américain par laquelle on «relance» un personnage et son univers, les faisant (re)commencer sur des bases qui ne sont pas toujours nouvelles. C’est donc une «fin» bien relative, qui appelle d’autres développements. L’avatar du royaume mystérieux dit d’ailleurs à Holland qu’il est un «work-in-progress». Il en va de même du titre qui coiffe le logo de Swamp Thing, sur la page couverture de cet ultime numéro: Season’s End. On y décèle là aussi une double allusion: une première, proche du personnage, au concept climatologique; mais une seconde, en outre, au type de périodicité propre aux histoires racontées en épisodes qui en viennent à former une certaine totalité qui n’est pas nécessairement finie —comme un volume en appelle assez naturellement un autre (c’est ce qui s’est produit avec Swamp Thing, une minisérie le mettant en vedette ayant commencé à être publiée quelques mois après la conclusion du cinquième volume).

Le caractère métafictif du tout dernier numéro de Soule sur Swamp Thing pourrait étonner, mais si les circonstances inhabituelles de sa publication lui donnent un air pressé, il est loin d’avoir été improvisé. Dans une entrevue mise en ligne en février 20156, Soule a en effet divisé son passage sur Swamp Thing en trois grands arcs narratifs, tous articulés autour de «me writing Swamp Thing»: un premier arc (celui qui porte sur Seeder) axé sur le passé et sur le défi de travailler sur un personnage doté d’une longue histoire; un deuxième davantage axé sur le présent et sur sa propre contribution à cette histoire (legacy); puis, un troisième (qui culmine dans le #40) axé sur le futur —celui du personnage et de son univers, une fois qu’il les aura quittés.

Force est d’admettre que la métafiction implicite est plus réussie que celle, très explicite, du dernier numéro. Mais la première est de toute façon beaucoup plus présente que la seconde; elle représente bien le passage de Charles Soule sur Swamp Thing qui, lorsqu’il est à son meilleur, propose une réinterprétation astucieuse du personnage et de son histoire.

  • 1. Tel que signalé dans l’introduction de mon premier article, la fin du passage de Rick Veitch sur Swamp Thing a été houleuse à souhait, DC refusant de publier une histoire (qui devait être le #88) dans laquelle Swamp Thing aurait rencontré Jésus (dans les numéros précédents, il avait rencontré d’autres figures historiques marquantes). La carrière solo de Veitch en tant qu’auteur et dessinateur comporte d’autres livres aux préoccupations semblables, dont The One (1985-86).
  • 2. La similitude entre le nom de ce rite et celui de l’histoire d’Alan Moore évoquée au début de cette section n’est certes pas un hasard.
  • 3. «Configuration» (#35), «Calibration» (#36), «Upgrades» (#37), «Decompilation» (#38), «Failure Modes» (#39), «Reboot» (#40).
  • 4. Soule s’en explique dans un billet publié sur son blogue, le 2 septembre 2014: «You’ll still see DC work coming out from me for a little while yet over the coming months, and both Marvel and DC were extremely gracious about working with me to make sure that I could complex my runs on DC titles the way I originally intended.» (https://charlessoule.wordpress.com/2014/09/02/why-i-did-it-on-signing-wi...)
  • 5. Sur la présence de la métafiction dans la bande dessinée en général et dans le passage de Grant Morrison sur Animal Man en particulier, on consultera avec profit le mémoire de Jean-Michel Berthiaume, Concaténation en continu: manifestations de la métafiction en bande dessinée, Université Concordia, 2012 (surtout les pages 65-94). On le trouve en ligne: http://spectrum.library.concordia.ca/977609/13/Berthiaume-Sigouin_MA_F20...
  • 6. On peut l’écouter ici: http://nerdmgmt.com/nerd-management-ep-71-happy-soule-day/