Dystopies
Problématisation de l’imaginaire de l’île et de la carte, des espaces de l’aventure et de la sauvagerie dans «La plage» d’Alex Garland
Depuis le modernisme, le roman d’aventures a subi une série de changements considérables dans sa structure narrative: dans ses thèmes, plus particulièrement, et dans sa façon de mettre en récit l’espace, l’intrigue et le temps. Il est intéressant d’observer comment le roman d’aventures se transforme et se remet progressivement en question en analysant trois romans se situant respectivement dans le courant du roman d’aventures classique, à la limite du roman d’aventures classique et du roman d’aventures «problématisé» et, enfin, dans le roman moderne: «L’Île au trésor», «Au cœur des ténèbres» et «La plage».
«La plage»: revisiter l'île mystérieuse
«L’aventure introduit dans la lecture, donc dans la vie, la part du rêve, parce que le possible s’y distingue mal de l’impossible; elle exalte l’instant aux dépens de l’ennuyeuse continuité de la durée; elle joue la vie ou la mort tout de suite, pour échapper à la mort qui nous attend au loin.» (Tadié, 206)
La saga jurassique. Archéologie d’archétypes millénaires ou comment passer de l'hommage au pillage [2]
II – Le monde perdu ou l’éclatement des frontières et des rapports
La chasse à l'homme
Dans sa chronique à l'émission «Plus on est de fous, plus on lit», le professeur de littérature Antonio Dominguez Leiva retrace l'évolution de la chasse à l'homme à partir de ses exemples les plus célèbres, de la première course-poursuite au cinéma, celle dans «Stop Thief», en 1901, jusqu'aux jeux mortels de «Hunger Games», en passant par «Birth of a Nation» et «Délivrance».
Dystopies sous sinistrose ou les déclins de la belle France
Deux livres qui mettent en scène un futur peu reluisant pour la France sont parus au mois de janvier: «Soumission» de Michel Houellebecq et «Les événements» de Jean Rolin.
Hunger Games: métaphore de la crise économique
Métaphore presque transparente de la crise économique de 2008, Hunger Games «est une amplification mythologique de la crainte de la paupérisation et de la tiers-mondialisation de la terre de l'opulence, qui caractérise l'imaginaire américain.»
Mécaniques citriques (3): de l'adaptation à l'exorcisation
La polémique allait néanmoins être relancée de plus belle lors de la sortie de l’adaptation cinématographique de l’œuvre par Kubrick (la version méconnue de Warhol, Vinyl, 1965, relève plutôt de l’hommage, bien qu’elle annonce dans son traitement glacial et claustrophobe des motifs sadomasochistes inversés certains aspects de son célèbre successeur). Celle-ci sera, on le sait, accusée de tous bords par son esthétisation de la violence –que d’aucuns taxeront de «fasciste»- et sa misogynie.
Mécaniques citriques (2): de la déshumanisation à la déréliction métaphysique
Au premier mouvement centré sur l’existence exubérante (une pure dépense bataillienne) de cette sous-culture future de la violence juvénile s’oppose l’autre pan de la réflexion burgessienne qui inverse les coordonnées de la panique morale mise en scène initialement. Trahi par sa bande qui trouve son élitisme insupportable, Alex se fait enfin arrêter par la police pour le meurtre de la Femme aux Chats (hommage parodique à la scène de Crime et Châtiment).
Mécaniques citriques (1): de la teensploitation à la carnavalisation
À l’origine, un double traumatisme. Sa femme enceinte Lynne est tabassée et violée dans sa maison par quatre déserteurs GI pendant un blackout de Londres, en pleine Deuxième Guerre, tandis que Anthony Burgess est destiné à Gibraltar. Elle perd son enfant et subira des multiples complications suite au passage à tabac. Plusieurs années plus tard, Burgess est diagnostiqué d’une tumeur au cerveau que l’on dit incurable. On lui donne un an à vivre où il se met frénétiquement à écrire contre la montre.
Pages
