Du monstre aux joyaux: les dragons chez J.R.R. Tolkien et G.R.R Martin

Du monstre aux joyaux: les dragons chez J.R.R. Tolkien et G.R.R Martin

Soumis par Charlotte St-Pierre et Sylvie Vartian le 15/10/2019
Institution: 
Cégep Gérald-Godin
Catégories: Fiction

 

«Dragon»: ce mot évoque des écailles brillantes, d’énormes ailes et du feu brûlant. Il peut sembler étrange que ces créatures puissent inspirer à la fois l’admiration et la terreur; pourtant, il existe plusieurs figures différentes du dragon dans la littérature et la mythologie. De l’Europe occidentale à la Chine, chaque culture possède sa propre image de cette bête: alors que le dragon chinois est généralement considéré comme une créature bénéfique, le dragon occidental prend de multiples facettes selon le récit dont il fait partie, comme le souligne judicieusement Rikke Schubart: 

 

In Western mythology, dragons are monsters to be slain. Ancient Greece had dragons as did the Romans, who used them as a sigil on banners, claiming the strength of dragons when they were at war. In Norse mythology dragons are monsters too, slain by legendary hero Beowulf. In Christian myth, the dragon was the devil in disguise to be slain by Saint George and the knights in chivalric literature and Arthurian legends. Psychoanalytically, Campbell reads the dragon as a “self-generated double monster –the dragon thought to be God (superego) and the dragon thought to be Sin (repressed id).” The dragon is a monster but, more importantly, also a symbol of internal fears and desires which the hero must overcome. […] [D]ragons act as mythic monsters, strong, powerful, and dangerous, and in Western mythology they are often also intelligent. In medieval romance the dragon (related to the devil) can thus talk. They are a force to be overcome, proving the hero an able and worthy leader. (Schubart, 2013) 

 

Nous verrons ici comment la figure du dragon occidental varie selon l’imaginaire de deux auteurs différents, soit J.R.R. Tolkien et G.R.R. Martin. Comment le dragon a-t-il donc évolué dans nos histoires contemporaines? Dans les œuvres de ces deux auteurs majeurs de la fantasy, on trouve quatre dragons qui peuvent nous montrer cette évolution: nous comparerons le personnage de Smaug dans Le Hobbit de J. R. R. Tolkien à ceux de Drogon, Rhaegal et Viserion dans la série du Trône de fer, de George R. R. Martin, en examinant autant leurs traits externes qu’internes. Ainsi, en plus d’avoir une apparence semblable, mais décrite différemment en ce qui concerne leur rapport à la richesse, les dragons de Tolkien et ceux de Martin sont dotés de personnalités très différentes qui influencent leur fonction dans les récits.

 

La désolation de Smaug

Commençons avec Smaug, l’ennemi principal du Hobbit imaginé par J.R.R. Tolkien: la terrible créature qui a envahi le royaume des nains dans la Montagne Solitaire. La description qu’en fait Bilbo quand il le voit pour la première fois, ne fait pas l’économie du détail et offre une vision à la fois grandiose et horrible:

 

Smaug était étendu là, dragon de forme immense, rouge doré, et il dormait profondément. Un grondement émanait de ses mâchoires et de ses narines, ainsi que des volutes de fumée; mais dans son sommeil, son feu couvait. […] Smaug, les ailes repliées comme une chauve-souris gigantesque, était étendu en partie sur le côté, de sorte que le hobbit pouvait voir sa partie inférieure et son long ventre pâle, tout incrustés de joyaux et de fragments d’or après qu’il fut resté si longtemps allongé sur ce somptueux lit (Tolkien, 2003: 286-287).

 

Il a volé le trésor des seigneurs nains, ruinant aussi la ville auparavant prospère de Val, en «y enlev[ant] des gens, en particulier des jeunes filles, pour les manger» (Tolkien, 2003: 43), en plus d’avoir dévasté la région autour de sa nouvelle demeure. La destruction qu’il a semée est telle qu’on le nomme la «Désolation de Smaug». Et il fait tout cela avant même qu’on le rencontre! Avec sa cruauté sans bornes, Smaug est un monstre qui terrorise les royaumes, mange les humains (en cela, il correspond au prototype du dragon médiéval) et aime la richesse -ce dernier aspect étant même un peu exagéré chez Smaug.

 

Drogon, Rhaegal et Viserion: trois bijoux ailés

Pour leur part, Drogon, Rhaegal et Viserion sont nés à la toute fin du premier livre de la série du Trône de Fer, ils sont donc beaucoup plus jeunes et plus petits que Smaug: dans le deuxième livre, ils ne sont pas plus grands que des chats. Déjà, nous pouvons comprendre que ces trois créatures sont beaucoup moins monstrueuses que Smaug, en raison de leur taille moins menaçante. Or, les dragons de Daenerys sont également des créatures de beauté, décrites presque comme des pierres précieuses «aux coloris somptueux» (Martin, 2009: 188) et «étincelant[s]» (Martin, 2009: 189). Ils sont eux-mêmes des trésors, contrairement à Smaug qui est un amasseur de trésor. De plus, comme l’or et les joyaux, les dragons sont désirés par tous ceux qui en entendent parler. Comme l’explique Jorah Mormont: «Vos œufs de dragon étaient plus précieux que des rubis, mais un dragon vivant, voilà qui est inestimable.» (Martin, 2009: 186). 

 

Force est de constater que la représentation des dragons que nous offrent Tolkien et Martin divergent radicalement quant au traitement du thème de la richesse: alors que les dragons chez Martin incarnent eux-mêmes une richesse surnaturelle et magique, chez Tolkien, le dragon est une créature méprisable et cruelle qui protège l’or et les joyaux qu’il a volés aux nains. Nous verrons que leurs traits de personnalité et leurs fonctions dans les romans qu’ils habitent prennent des teintes encore plus différentes.

 

Smaug, un dragon qui parle

D’un côté, Smaug possède des caractéristiques communes avec les dragons médiévaux traditionnels, quant à la menace qu’il incarne. Tolkien s’est clairement inspiré des récits le décrivant comme une créature féroce et dangereuse. Dans la tradition médiévale, les dragons étaient représentés de manière fort menaçante, comme le signale Dominic Cheetham:

 

Dragons were evil, powerful monsters whose main narrative role was as something to be killed. Dragons were almost exclusively adult and male […] and they ravaged the countryside dining on livestock and/or humans, preferably female […]. Dragons were large enough to be a worthy foe for an armoured knight, but not so large as to make the knight’s victory completely implausible. They often breathed fire, spat venom or had poisonous breath. Other physical attributes such as wings, coloration, or number of legs, varied a great deal in visual art. (Cheetham, 2014: 19)

 

Or, dans Le Hobbit, Smaug possède le don de la parole, ce qui le différencie de la définition de Cheetham, qui précise: «they lacked speech or intelligence, lacked magical abilities» (Cheetham, 2014: 19). Tolkien dote Smaug de traits humains, en lui donnant un aspect anthropomorphe, ce qui le rapproche davantage de la figure du dragon moderne du tournant du 19e siècle, qui parle et se comporte comme un humain (Cheetham, 2014: 32). En l’occurrence, Smaug est anthropomorphisé et prend l’allure froide, rusée, affreusement égoïste et avare du plus méprisable des tyrans humains. Ainsi, lorsque Bilbon lui vole une coupe, le dragon est enragé d’avoir été séparé d’une minuscule portion de son trésor: sa rage est telle qu’il sort de sa montagne pour mettre le feu à la vallée. 

 

Il remua et tendit le cou afin de mieux sentir. Puis il remarqua que sa coupe avait disparu! Voleurs! Qu’ils brûlent! Qu’ils meurent! […] Sa rage fut indescriptible –le genre de rage qu’on voit seulement quand des gens fortunés, trop riches pour pouvoir jouir de ce qu’ils ont, perdent soudainement une chose qu’ils possèdent depuis toujours, mais dont ils n’ont jamais voulu et ne se sont jamais servis. Il cracha ses flammes, enflamma toute la salle, fit trembler la Montagne jusqu’aux racines. (Tolkien, 2003: 289-290)

 

Ainsi, l’avarice semble être la plus importante caractéristique chez les dragons de Tolkien, dépassant même leur légendaire cruauté. Même le nain Thorin Écusdechêne décrit les dragons comme étant d’abord et avant tout  «des voleurs d’or et de joyaux» (Tolkien, 2003: 41), précisant que la présence même d’une énorme quantité de richesses peut les attirer comme un aimant. Par contre, l’idée d’un dragon qui garde jalousement son bien et qui envahit un royaume pour son trésor n’a pas été inventée par Tolkien: il n’a fait que mettre l’accent sur cette idée avec ses propres dragons. Chez Tolkien, le dragon ne peut tout simplement pas posséder de traits positifs, il n’est que méchant et ne sert que lui-même: 

 

None of the dragons of Middle-earth appear as powers of Good; none guard a bridge to the other world or fly to their nest with a human being; only Smaug eats the horses of Thorin Oakenshield's company and presumably would not shy away from oxen; no dragons are fought to free a princess, man, or lion. (Evans, 1985: 184)

 

Bref, Smaug et ses contemporains dans le monde du Hobbit restent, au final, très semblables à ceux des histoires médiévales en ce qu’ils représentent la cruauté et l’obstacle suprême pour nos héros. Pourtant, malgré ses multiples traits négatifs, Smaug incarne tout de même dans Le Hobbit la dernière étape de la renaissance de Bilbon: c’est en confrontant le monstre que le hobbit casanier et peureux qu’il était jusque-là complètera sa transformation et deviendra un aventurier courageux. C’est alors que la figure du dragon recoupe celle tracée par G.R.R. Martin, plusieurs décennies plus tard: celle d’une créature qui favorise la métamorphose des humains qui l’entourent.

 

Daenerys et ses enfants: la matrice de la puissance

Contrairement à Smaug, on ne peut clairement pas accuser les «enfants» de Daenerys Targaryen d’être aussi aussi avares et méchants que Smaug et ses ancêtres médiévaux. Leur nature magique est avant tout animale, ils ne parlent pas et ne sont pas anthropomorphisés: comme des tigres, ils sont décrits comme des prédateurs dangereux et féroces pour les proies qui les nourrissent 1 ou les agresseurs de leur humaine, leur mère, Daenerys, qui est la seule à pouvoir les contrôler, au moins partiellement. Comme le mentionne Daniel Sheridan, les dragons de Martin sont redoutables comme le sont les plus grands prédateurs de la planète:

 

They have the intelligence of an animal, and are vicious and bestial. Despite the efforts of Daenerys Targeryen, who hatched and raised the dragons like her own children, they are wild animals and only distinguish creatures by threat and edibility. This is especially apparent with the dragon Drogon, who kills and eats a child –“[b]ones they were, broken bones and blackened”2– and later attacks a gladiator, pit killing and eating both a wild boar and the gladiator, not distinguishing between the two. “As he began to feed he made no distinction between Barsena and the boar.” (Sheridan, 2015: 71) 

 

Les dragons sont aussi présentés comme étant intrinsèquement liés à leur mère: à plusieurs reprises, la princesse Targaryen décrit son identité comme étant indissociable de celle des dragons, l’emblème de sa famille. Et c’est avec la naissance des trois dragons qu’elle atteint la plénitude en s’écriant: «I am Daenerys Stormborn, daughter of dragons, bride of dragons, mother of dragons». C’est grâce à Daenerys que les dragons sont nés: essentiellement, elle est leur mère, et les dragons eux-mêmes le savent. L’existence et l’identité des dragons sont donc indissociables de celle de ce personnage clé de la saga de Martin: sans Daenerys, les dragons ne seraient jamais nés, mais sans les dragons, Daenerys ne serait jamais devenue aussi puissante. 

 

Les trois dragons sont donc liés à la métamorphose fondamentale qui permettra à Daenerys de quitter sa peau de princesse, martyrisée par son frère pervers et dominée par son époux, afin de devenir une souveraine puissante et redoutée. C’est au moment où son époux Khal Drogo meurt et que ses hommes l’abandonnent, où Daenerys apprend en plus qu’elle ne pourra jamais avoir d’enfants, donc au moment où elle semble tout perdre et se retrouver au point le plus vulnérable, que le vent tourne brusquement avec l’éclosion des œufs de dragon. Alors qu’elle refuse de se retirer au Dosh Khaleen, lieu où les anciennes khaleesi vivent en recluses, elle doit aller jusqu’à se jeter dans le bûcher funéraire de son mari où brûle déjà Mirri Maz Duur, la guérisseuse accusée d’avoir causé la mort de Khal Drogo. Ce geste mime le rituel hindou du sati, et risque de la tuer de la manière la plus atroce possible. Or, comme le souligne Jessica Walker: «Rather than perishing, [Daenerys] triumphs, claiming an identity as ruler in her own right rather than one of sister or wife. Dany’s transformation therefore echoes cyclical history, but it also transcends it.» (Walker, 2014: 87) C’est donc par une étrange ironie qu’en risquant de sa vie, la seule chose qui lui reste, que Daenerys parvient à renverser la situation et à récupérer un certain pouvoir: c’est la naissance de ses dragons qui lui permettra d’acheter son armée, puis de conquérir bon nombre de villes et territoires. C’est cet acte de défi à la mort qui lui rapporte le plus : 

 

While she appears to be subaltern due to her subordinate position to both her brother (white) and her husband (native) at the beginning of the story, this is ultimately just a temporary role. She escapes the patriarchal discourse and instead of being bound by the imperialist discourse, she becomes a colonizer. Just as in her adoption of Dothraki practices and dress that serve her and refusal of Dothraki traditions that resents, Daenerys appropriates sati to free herself. (Hartnet, 2016: 37).

 

D’ailleurs, ce n’est qu’après la naissance des dragons que Daenerys réussira à rallier quelques bloodriders de son mari décédé (notamment Rakharo et Aggo), qui refusaient jusque-là de la suivre. La présence des dragons va donc doter Daenerys de certains traits masculins. En effet, si la psychanalyse freudienne considère les reptiles comme des symboles masculins et phalliques, on pourrait en déduire que les dragons sont liés à une forme de masculinisation de Daenerys qui lui confère une certaine crédibilité aux yeux des hommes de son mari:

 

Daenerys’s sex has not been altered in the fire. Although their newfound devotion could be attributed to her survival, another argument is her dragons. Their very presence has convinced her most loyal men to serve her as if she were a man. In the three dragons, Daenerys has essentially obtained three phallic symbols. (Hartnet, 2016: 44)

 

Pourtant, comme le souligne Barbara G. Walker, dans The Woman’s Dictionary of Symbols and Sacred Objets, le symbole du dragon a longtemps été vu comme un symbole relevant du féminin:

 

[T]he serpent was one of the oldest symbols of female power. Woman and  serpent together were considered holy in preclassic Aegean civilization, since both seemed to embody the power of life. […] It was the mother of all gods, the Earth Goddess Gaea, who first founded the Delphic (“Womb”) oracle and inspired its original Pythonesses or divinatory serpent-priestesses, according to the Homeric hymns. Hesiod referred to her as Gaea Pelope, the female serpent. (Walker, 2014: 527)

 

Quoi qu’il en soit, le dragon apparaît ainsi comme un symbole ambivalent. D’ailleurs, il est intéressant de noter que le texte de Martin ne présente pas les dragons comme des créatures sexuées: «Dragons are neither male nor female» (Martin, 2005: 520). Comme le souligne Hartnet, le dragon pourrait donc être considéré comme androgyne et pourtant, Daenerys leur donne des noms masculins: Drogon, Rhaegal et Viserion. Cette masculinisation de Daenerys –qui accentue son empowerment– est aussi renforcée quand elle perd dans le feu deux de ses principaux attributs féminins, le premier étant sa fertilité, définitivement, et le deuxième ses cheveux, temporairement. C’est aussi très révélateur qu’elle perde sa fertilité en mettant au monde ses trois dragons: son accession au pouvoir (mâle) lui coûtera sa fécondité féminine. On peut aussi noter qu’au cours de la série, elle aura des partenaires sexuels féminins et choisira des partenaires masculins qui lui sont inférieurs au plan hiérarchique et subordonnés (notamment Daario Naharis), ce qui contribue à la masculiniser. En plus, Daenerys choisira une armée d’eunuques, les Unsullied, des hommes castrés qui se plieront à son pouvoir sans jamais le remettre en question.  

 

Qu’ils soient un symbole masculin ou féminin, toujours est-il que les dragons de Daenerys incarnent l’arme suprême (et, éventuellement, l’instrument de sa chute): «For dragons are fire made flesh, and fire is power» (Martin, 1998: 426). À Westeros comme ailleurs, ce sont les dragons qui font frémir les ennemis de Daenerys, car ils sont si puissants qu’ils peuvent transformer le destin des nations en déterminant l’issue des combats entre les armées des uns et des autres.  Comme des enfants qui deviendront plus puissants que leur mère en atteignant l’âge adulte, les «fils» de Daenerys se mobilisent pour protéger leur mère lorsqu’elle se trouve en danger. Après tout, Drogon, le plus grands des trois, n’a-t-il pas sauvé Daenerys des Undying lorsqu’ils tentent de la tuer? Comme les dragons médiévaux qui tuent tous les braves chevaliers qui s'opposent à eux, les fils de Daenerys sont à la fois féroces et loyaux à leur mère, mais sans toutefois manifester de cruauté gratuite envers les animaux ou les hommes. Chez Martin, ils sont à la fois l’emblème des Targaryen et le symbole de la puissance militaire suprême, comme le souligne Walker: «[t]he Targaryen sigil, the dragon, frequently appears throughout the series to remind readers of the power of history and memory to revive old conflicts. […] Martin’s dragons likewise represent military power» (Walker, 2014: 85). Et Daenerys est physiquement indissociable de ce pouvoir, car elle dit: «I am the blood of the dragon». (Hartnet, 2016: 24)

 

À la fin de la saison 7 de la série télévisée, tout concordait à imposer une vision optimiste de l’avenir: en tant que fils de Daenerys, les dragons auraient comme fonction de l’aider à conquérir les sept couronnes dont elle est la reine, plutôt que de les prendre pour eux-mêmes. Or, si les dragons avaient fait leurs preuves à la bataille de Goldroad (ep. 5, saison 7), la chute et la métamorphose de Viserion aux mains des Whitewalkers (ep. 7, saison 7) ont compromis les plans de l’héritière des Targaryen.

 

Conclusion

Pour conclure, du grand et terrible Smaug aux enfants de Daenerys, on peut facilement dire que les dragons ont changé dans la fiction de fantasy. Alors que le premier est un amasseur de trésor qui massacre des peuples entiers, Drogon, Rhaegal et Viserion sont des animaux précieux qui aident leur mère Daenerys, une des héroïnes du Trône de Fer, à atteindre ses objectifs. Bref, les dragons sont devenus beaucoup plus sympathiques aux yeux des auteurs et des lecteurs de fantasy. Grâce à G.R.R. Martin, les dragons ne sont plus des monstres terrifiants, mais des créatures d’une splendeur inimaginable qui incarnent l’idée même de la fantasy.

 

Bibliographie complète

BLISTEIN, Jon. (2014) «George R.R. Martin Admits his Dragons couldn’t beat Tolkiens’s Smaug in a Fight», Rolling Stone, en ligne, https://www.rollingstone.com/culture/culture-news/george-r-r-martin-admits-his-dragons-couldnt-beat-tolkiens-smaug-in-a-fight-73272/

CIABATTARI, Jane. (2014) «What “Game of Thrones” owes to J.R.R. Tolkien», BBC Culture, en ligne, http://www.bbc.com/culture/story/20140616-game-of-thrones-debt-to-tolkien

CHEETHAM, Dominic. (2014) «Dragons in English: The Great Change of the Late Nineteenth Century», Children’s Literature in Education, vol. 45, pp. 17-32.

EVANS,Jonathan D. (1985) «Semiotics and Traditional Lore: The Medieval Dragon Tradition», Journal of Folklore Research, vol. 22, no 2/3, pp. 85-112.

______ (1998) «Medieval Dragon Lore in Middle-earth», Journal of the Fantastic in the Arts, vol. 9, no 3 (35), The Tolkien Issue, p. 175-191.

HARTNET, Rachel. (2016) Mhysa or Monster:  Masculinization, Mimicry, and the White Savior in A Song of Ice and Fire, mémoire de maîtrise, Boca Raton: Florida Atlantic University.

HOARE, Philip. (2013) «From Smaug to the Clangers : a Brief History of Dragons», The Guardian, en ligne, https://www.theguardian.com/film/2013/dec/09/brief-history-dragons-smaug-hobbit-tolkien

MARTIN, George R. R. (2009) Le Trône de Fer, Intégrale 2, 1e éd. française, Paris: Pygmalion.

______ (1998) A Clash of Kings, New York: Harper Collins.

______ (2005) A Feast for Crows, New York: Harper Collins.

OWNBEY, Danielle. «The Secret History of Dragons in Game of Thrones (and How to Kill Them)», en ligne, https://www.ranker.com/list/history-of-dragons-in-game-of-thrones/danielle-ownbey

SCHUBART, Rikke (2013) «Of Women & Dragons: Pride, Postfeminism and the Female Fantasy Hero in Game of Thrones (1996) and First Season of Game of Thrones (HBO, 2011)», Conférence, Bestseller and Blockbuster Culture: Books, Cinema and Television, Aalborg: Aalborg University.

SHERIDAN, Brendan Daniel. (2015) The Modern Dragon: Contemporary Representations from Tolkien to Present, mémoire de maîtrise, Hamilton: University of Waikato.

TOLKIEN, J.R.R. (2003) Le Hobbit, 1e éd. française, Paris: Harper Collins.

______, (1936) «Beowulf : the Monster and the Critics», Proceedings of the British Academy, vol. 22.

WALKER, Barbara G. (1988) The Woman's Dictionary of Symbols and Sacred Objects, New York: Harper Collins.

WALKER, Jessica. (2014) «”Just Songs in the End”: Historical Discourses in Shakespeare and 

Martin», dans Mastering the Game of Thrones: Essays on George R.R. Martin’s A Song of Ice and Fire, dir. Jes Battis and Susan Johnston, Jefferson: MacFarland, pp.71-91.

WIKLANDER, Cecilia. (2011) The Image of Heroism in Tolkien’s The Hobbit, Gothenburg: University of Gothenburg.

  • 1. Cette représentation du dragon, somme toute assez traditionnelle, se retrouve aussi chez J.K. Rowling, dans les tomes I et IV de la saga Harry Potter.
  • 2. Drogon’s behaviour evokes an earlier comment by Daenerys: “A dragon is no slave”