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    Héros et vilains

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    Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll est une histoire qui, en plus de nous avoir exposés à un imaginaire incomparable, propose une dynamique bien intéressante entre la protagoniste et son antagoniste. C’est en observant cette relation dans les années 70 qu’a été proposée une théorie nommée le Red Queen Hypothesis. Ce principe dicte qu’un organisme doit être en évolution continue, en développement perpétuel, afin de pouvoir survivre aux pressions de l’extérieur: “Now, here, you see, it takes all the running you can do, to keep in the same place” pour citer la reine elle-même. Ainsi, les organismes doivent incessamment se dépasser afin de simplement rester dans la course. Cette théorie fut utilisée par plusieurs pour expliquer des dynamiques sociopolitiques comme la course à l’armement, mais peut aussi être utile quand vient le temps d’aborder des personnages de l’imaginaire, surtout dans le cas de lectures sérielles qui carburent à l’innovation, question de conserver l’intérêt envers leurs personnages.

    Il nous apparaît alors propice d’utiliser The Red Queen Hypothesis pour expliquer la dynamique intrinsèque entre le Héros et le Vilain et ainsi ouvrir la porte vers une plus grande réflexion sur les accords tacites qui subsistent entre ces deux actants de l’aventure. Le Héros et le Vilain existent l’un pour l’autre, car sans la présence de leur opposant, on risque aisément d’oublier son objectif, ou sa fonction. Le Héros doit être vu comme moteur du récit, mais rien ne peut avancer sans la présence du Vilain. Cette relation intime qui existe entre le bien et le mal, la lumière et la noirceur nous permet de mieux comprendre la compétition cataclysmique entre Batman/Joker, Holmes/Moriarty ou Carrie Bradshaw/Big. Cette hypothèse nous permet de croire qu’il existe une interdépendance entre le héros et le vilain et que l’un ne justifierait pas sa présence sans l’existence de l’autre.