Show lapin
«Dans le film Matrix, Neo doit suivre un lapin blanc s’il veut découvrir ce qu’est la matrice, soit l’interface langagière dans laquelle il se trouve. Sans nul doute, il y a là des traces du lapin d’Alice au pays des merveilles, celui-là même qui creuse le trou dans lequel Alice tombe avant de se retrouver dans le monde merveilleux de l’imaginaire. Par l’entremise de son terrier, le lapin est d’ailleurs un animal qui fait constamment le passage entre un monde intérieur et extérieur.»
— Francis Gauvin, groupe de recherche de l’Observatoire de l’imaginaire contemporain III, 2011-2012, Université du Québec à Montréal.
Le dossier Show lapin qui est lancé dans POP-EN-STOCK invite des textes consacrés à la figure du lapin dans la culture populaire contemporaine. Le dossier a pour objectif de décrire et d’analyser les manifestations du lapin comme élément marquant des domaines littéraire, médiatique et artistique. Il s'agira d'étudier les variantes esthétiques et conceptuelles du lapin. Vous pouvez nous envoyer vos courtes contributions pour ce dossier dès aujourd'hui. Pour en savoir plus sur le Show lapin, visitez le blogue #Show lapin des lapins Bunny & Clyde.
Pour ouvrir ce dossier, le groupe de recherche de l’Observatoire de l’Imaginaire contemporain (l’OIC) en association avec le laboratoire NT2, l'équipe de recherche Éric Lint, le centre de recherche Figura et la revue POP-EN-STOCK ont organisé un Show lapin, le 5 avril 2012, au laboratoire NT2 à l'Université du Québec à Montréal. Les premiers résultats de recherche des représentations de la figure du lapin dans l'imaginaire collectif sont diffusés en texte et en vidéo dans la revue POP-EN-STOCK.
«Le saut hors de la matrice; à la poursuite du Lapin Blanc. En laissant l'imagination errer dans les cryptes de la mémoire,on retrouve sans s'en apercevoir la vie songeuse menée dans les minuscules terriers de la maison, dans le gîte quasi animal des rêves.» (Gaston Bachelard)
Comparons deux figures du lapin qui s’inscrivent dans un contexte publicitaire: les lapins Duracell (au pluriel) qui font leur apparition dans une publicité de 1973 et le lapin Energizer (au singulier) qui apparaît une décennie plus tard, en 1989.
Où comment le Nabaztag est devenu Karotz.
Pierre Huyghe dit qu'il crée des «mondes», dans lesquels il fait exister ses projets artistiques. «As I start a project, I always need to create a world. Then I want to enter this world, and my work through this world is the work.» Cette idée de créer des mondes, c'est donc un jeu de l'artiste entre l'art et la vie.
Dans le cadre de cette présentation, Marianne Cloutier propose une brève analyse de Rabbits Were Used to Prove (1999) du duo français Art Orienté Objet, où le lapin - point central de l’oeuvre - opère un passage de l’esthétique à l’éthique qui permet de questionner les liens entre faits et imaginaire scientifiques, soulignant tout à la fois les rapports complexes que notre société entretient avec l’animal, figure par excellence de l’altérité.
ÉRIC LINT présente Alba, le lapin fluorescent d'Eduardo Kac.
Du super héros à la Bugs Bunny qui réussit à éviter le crash des avions dans les tours au Harvey, dénonciateur des complots, le lapin révèle son rôle fondamental dans la préservation de l’âme américaine après le 11 septembre 2001.
Some demonic bunnies must haunt you... Qu'arrive-t-il quand votre lapin revient vous hanter?
Comme tant d’autres ambivalences qui articulent notre iconosphère néobaroque, nous oscillons entre cuniculophilie (pour preuve la catégorie «bunnies» de cuteoverload.com) et cuniculophobie, l’amour et la crainte, toutes deux démesurées, de tout ce qui est lapinesque.
Le jardin cryptozoologique du monde comporte son lot de chimères, de minotaures et autres créatures hybrides. Aux États-Unis, les figures folkloriques surnaturelles paraissent d’autant plus étranges du fait que la naissance de la nation et de sa mythologie coïncident avec une période de grand essor technologique.