Chasses à l'homme, les fictions du pouvoir cynégétique

Chasses à l'homme, les fictions du pouvoir cynégétique

«Les joies de la chasse à l’homme occupent une place particulière dans l’histoire des affects des dominants –une expérience qui mêle de façon complexe cruauté, plaisir et sentiment de puissance », écrit Grégoire Chamayou dans sa lumineuse monographie dévolue à ce sujet resté longtemps relativement tabou (Les chasses à l’homme, 2010). La culture populaire s´en est emparé sous différentes formes (allant des « limiers » des aventures policières aux poursuites impitoyables du western), lui consacrant notamment un véritable sous-genre, inauguré par Richard Connell dans sa nouvelle « The Most Dangerous Game » (1924). Pervertissant le genre de l´aventure coloniale, cette discrète nouvelle fut adaptée au cinéma par les créateurs de King Kong (Ernest B. Schoedsack et Merian C. Cooper, 1930), introduisant le motif du pouvoir cynégétique dans le panthéon de l´horreur filmique. Depuis, outre les reprises plus ou moins avouées de ce texte matriciel (on en compte à ce jour une vingtaine rien qu´au cinéma), les imitations du motif en sont venues à former un sous-genre hybride qui se décline sous quantité de formes (allant du survival horror à la SF en passant par le thriller) et de médias, des jeux vidéo tels que Manhunt (2003), au jeu de paintball, créé en 1981, en passant par les reality shows (Hunted, 2017) ou les séries télé comme, justement, The Most Dangerous Game qui marque un retour à la source un siècle plus tard (2020).

Nous étudierons les différents aspects de ce sous-genre, de l'idéologie politique qui le sous-tend à la déclinaison de ses variantes génériques en passant par ses prolongements transmédiatiques.

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Soumis par Antonio Dominguez Leiva le 20/11/2021

«Je passais d'un show de téléréalité à un reportage sur la guerre quand les images se sont brouillées dans ma tête», affirme Suzanne Collins, évoquant l´origine de sa célèbre trilogie The Hunger Games. «J'ai vu des jeunes gens faire des choses inouïes pour de l'argent et d'autres en train de disputer une véritable guerre. Il y a un frisson de voyeurisme à voir des gens se faire humilier ou souffrir que je trouve très dérangeant. Cela désensibilise le public.

Soumis par Antonio Dominguez Leiva le 6/11/2021

 

 

Outre la satire féroce de la réglementation de la pulsion de mort dans une société organisationnelle poussée jusqu´à l´absurde, l´univers dystopique de « La septième victime » de Robert Sheckley (1953) est par ailleurs envahi par l´autre grand vecteur de la société de consommation d´après-guerre et de son imaginaire culturel, la publicité:

Soumis par Antonio Dominguez Leiva le 30/03/2012

À l’origine, il y aurait eu un effet de zapping. «Je passais d'un show de téléréalité à un reportage sur la guerre quand les images se sont brouillées dans ma tête», affirme Suzanne Collins. «J'ai vu des jeunes gens faire des choses inouïes pour de l'argent et d'autres en train de disputer une véritable guerre. Il y a un frisson de voyeurisme à voir des gens se faire humilier ou souffrir que je trouve très dérangeant. Cela désensibilise le public. Du coup, quand ils sont témoins d'une véritable tragédie -via les informations-, ça n'a pas l'impact que ça devrait avoir.»