La figure de la slayer: vectrice de la sérialité dans le Buffyverse

La figure de la slayer: vectrice de la sérialité dans le Buffyverse

Soumis par Marie-Ève Brunet-Bélanger le 13/03/2021

 

Depuis le XIXe siècle, notamment avec le développement de la case feuilleton, la sérialité est un concept de plus en plus présent dans la littérature. Bien que des auteurs qualifiés de légitimes (selon Letourneux, 2012) utilisent des procédés sériels, pensons notamment à la Comédie humaine (Balzac) et au Rougon-Macquart (Zola), les œuvres populaires se sont davantage emparées de ce dispositif de production. Pour Matthieu Letourneux (2016) « toute œuvre dont les modalités de création et de réception sont médiatisées par une série d’autres œuvres, rassemblées autour d’une unité architextuelle qui en définit la signification » est une production sérielle et ce genre s’étend au-delà de la littérature. Dès lors, elle répond bien à la dynamique marchande de la « paralittérature ». On retrouve, justement, ce procédé de production dans la plupart des téléséries qui ont gagné en popularité au cours de la seconde moitié du XXe. Le présent travail s’attardera à démontrer que la figure de la slayer est vectrice de sérialité dans Buffy the Vampire Slayer (BtVS)[1]. D’abord, la figure sera analysée dans le cadre de la télésérie. Il faudra donc s’attarder sur Buffy Summers pour démontrer que c’est elle qui accroche l’intérêt du spectateur et qui permet la construction de l’intrigue. L’importance de l’hybridité du personnage, et par conséquent de la télésérie, sera également mise de l’avant puisqu’elle est constitutive de la sérialité inhérente à l’univers créé. Pour finir, il sera établi que la figure de la slayer surpasse Buffy et permet un déploiement de grande envergure de la série.

 

L’engouement pour BtVS repose, en partie, sur la protagoniste : Buffy. Le téléspectateur regarde la série semaine après semaine pour suivre les aventures de l’héroïne et de ses amis, appelés les Scoobies[2]. L’utilisation d’un personnage récurrent est un procédé qui remonte au XIXe siècle et qui répond à la « nécessité d’introduire des rendez-vous réguliers » (Letourneux. 2017) pour s’assurer de la fidélité des consommateurs. Les écrivains des romans-feuilletons du XIXe siècle se sont justement appuyés sur la récurrence des personnages permettant un attachement des lecteurs à ces derniers. C’est notamment l’un des procédés qui a été utilisé dans Les Mystères de Paris et qui ont permis leur succès. François Jost affirme que « l’attachement des téléspectateurs aux séries tient beaucoup à leur attachement aux héros » (Jost, 2011). Ce sont ces derniers qui donnent envie aux spectateurs de poursuivre leur écoute. Buffy est un personnage particulier puisque l’héroïne est conçue par Joss Whedon pour opérer une perturbation dans les stéréotypes du genre de l’horreur; cette inversion inattendue séduit le téléspectateur. La série « construi[t,] afin d’attirer un jeune public féminin, le personnage principal, Buffy Summers, [comme] une adolescente étatsunienne de prime abord fortement stéréotypée, c’est-à-dire une enfant unique, de classe moyenne, blonde, populaire et férue de mode » (Tremblay-Cléroux, 2014). Ce type de personnage ne survit habituellement jamais très longtemps dans les œuvres du genre de l’horreur puisque sa naïveté et sa faiblesse en font une proie facile. C’est ici que le renversement survient : cette fragile jeune fille, qui sert habituellement d’appât, possède en fait une force et des aptitudes hors du commun, lui permettant de défier ses ennemis. Dans le Buffyverse[3], ce ne sont pas les hommes qui sont forts et qui sauvent la demoiselle en détresse, au contraire, c’est elle qui sauve le monde des forces du mal. Buffy ne possède pas uniquement des habiletés surnaturelles, elle possède aussi un destin défini par plusieurs prophéties, la poussant à se sacrifier pour le bien commun; elle est la chosen one[4], celle qui affronte les forces du mal. Ces caractéristiques font d’elle une héroïne mythique. Selon François-Ronan Dubois (2012)

[a]u-delà de l’ennemi ponctuel qui sert de support à la plupart des épisodes particuliers, Buffy et ses amis sont engagés dans une lutte contre le grand ennemi de la saison, dont le dessein est  souvent l’anéantissement du monde ou tout du moins la souffrance des pauvres gens : Buffy cherche ainsi à préserver la quiétude de Sunnydale en particulier et de notre dimension en général.

On remarque que la télésérie met en place deux trames narratives qui contribuent à maintenir l’attention des spectateurs semaine après semaine. D’abord, les saisons mettent en scène un ennemi puissant qui met en péril l’équilibre de l’univers. La menace ne pèse pas que sur la ville de Sunnydale ou sur ses résidents, c’est la sécurité de l’ensemble de la planète qui est compromise. Pour plusieurs chercheurs (Bertho, 2009; Dubois, 2012; Bernard, 2017) chaque saison est structurée comme un mythe, un conte ou une épopée, ce qui convoque aisément le surnaturel et l’idée de la quête à accomplir pour sauver l’humanité. Cette construction permet de créer une certaine linéarité dans l’intrigue (Bernard, 2017). La quête épique (et souvent liée à une prophétie[5], ce qui répond aux codes des mythes) se construit graduellement et nuit à l’écoute non chronologique. Le caractère prophétique et mythologique de Buffy l’éloignerait de la sérialité en la rapprochant d’un personnage du genre de l’heroic fantasy. Cette analyse n’est toutefois pas juste; si la saison semble linéaire, elle est entrecoupée d’épisodes qui peuvent être écoutés dans n’importe quel ordre et qui n’ont pas d’impact sur son intrigue. BtVS est considérée comme une série de genre hybride et il en est de même pour son héroïne.

La figure de la slayer emprunte nombre de codes aux superhéros des Comics Books, ce qui permet un mélange des genres et surtout une narration plus sérielle. Ses habiletés surnaturelles l’apparentent à Superman, Wonderwoman, Spiderman, etc. L’analogie aux héros de Comics est l’un des intertextes fréquemment convoqués par la télésérie. Par exemple, Xander dit à Jesse, alors qu’ils sont encerclés par des vampires : « It’s cool; Buffy’s a superhero[6] ». L’héroïne, elle-même, réfère souvent à ses « spider-sense[7] » lorsqu’elle parle de sa capacité à sentir, voire démasquer, les vampires. De plus, la construction des péripéties rappelle, elle aussi, l’univers des Comics. Nous l’avons précédemment mentionné en citant Dubois, les épisodes de Buffy sont composés d’ennemis ponctuels. Ceux-ci ne sont pas nécessairement liés à la principale menace de la saison; ils apparaissent en début d’épisodes, ils sont vaincus à la fin et nous n'en réentendrons possiblement jamais plus parler. Cette construction n’est pas sans rappeler Scooby-Doo où les protagonistes devaient affronter le méchant de la semaine. Les épisodes n’étaient pas liés entre eux par une trame narrative, ce qui permettait une écoute sporadique ou continue, au plaisir du téléspectateur. Ce n’est donc pas un hasard si le groupe d’amis de Buffy s’appelle les Scoobies puisqu’eux aussi ont à affronter des ennemis qui disparaissent aussi vite qu’ils sont apparus. Certains vilains font exception à cette règle, pensons, entre autres, à Ethan Rayne[8], et permettent de lier les saisons entre elles dans un architexte cohérent. Les personnages féminins du Buffyverse partagent des caractéristiques avec ceux de Scooby-Doo, du moins dans les premières saisons (par la suite, le développement des personnages s’éloigne du dessin animé). En effet, Buffy est une adolescente superficielle qui veut vivre une adolescence stéréotypée (sortir avec ses amis et des garçons, devenir cheerleader, être élue reine de la promo, etc.). Bien qu’incompatibles, en partie, avec son statut de slayer, ces aspirations la rapprochent du personnage de Daphnée. Toutefois, le renversement de genre fait en sorte que Buffy est loin d’être une demoiselle en détresse qui a besoin d’un homme pour la sauver. Le personnage de Willow accentue également cette similarité entre les deux séries puisqu’elle emprunte des caractéristiques à Velma : intelligente, timide, bollée. Comme mentionnées, ces ressemblances tendent à s’estomper dès la fin de la saison 2 alors que Buffy sacrifie Angel pour sauver le monde et que Willow commence son exploration du monde de la magie.

Cette construction en épisode est possible étant donné la mission de la slayer qui rend conséquente une narration sérielle puisqu’elle favorise la répétition de schémas. Matthieu Letourneux (2017) le souligne, « le jeu entre différence et répétition est central dans la logique sérielle » et c’est exactement ce que propose BtVS et même chaque saison. Si le vilain change (différence), l’un des membres des Scoobies[9] ou le monde est en danger (répétition). Buffy doit donc intervenir pour défier le méchant et ramener le calme à Sunnydale… du moins, jusqu’au prochain épisode. Buffy va elle-même souligner à quelques reprises cette récurrence, c’est le cas lorsque sa sœur est captive du démon de la comédie musicale : « So Dawn is in trouble. Must be Tuesday[10] ». Le scénario ne cherche pas à cacher ces redondances puisqu’elles contribuent au plaisir du spectateur qui a hâte de connaître le dénouement. Il y a une multitude d’ennemis potentiels, car si Buffy est une vampire slayer, sa vraie mission est de combattre toutes les forces du mal, ce qui entraîne un nombre infini de péripéties et de possibilité de récits. Par conséquent le schéma répétition-différence peut s’appliquer presque sans fin. Il est important de souligner que si autant de créatures démoniaques s’attaquent à Buffy, ce n’est pas parce qu’elle est Buffy, mais bien parce qu’elle est la chosen one. Sans ce statut qui lui confère une position héroïque, elle ne serait rien qu’une adolescente normale. En résumé, la slayer est à la fois héroïne de tragédie et superhéroïne. L’ensemble de ces rôles contribue à l’hybridité de la série, mais aussi à sa sérialité. Écouter une saison de BtVS, c’est suivre une logique linéaire (le mythe, la quête), sans cesse parasitée par des aventures spontanées qui entrent dans le quotidien des personnages. C’est d’ailleurs ce mélange des genres qui donne toute sa dimension sérielle à cette télésérie puisque les deux trames se nourrissent l’une et l’autre.

            Loin de s’arrêter à un mélange d'heroic fantasy et d’horror fantasy, le fait que la tueuse soit une jeune fille d’apparence normale convoque les codes du soap opera tels que l’importance des relations interpersonnelles amicales, amoureuses et familiales et une certaine sentimentalité. Il y a dans BtVS un mélange entre surnaturel et réel. Si les saisons sont presque toujours vectrices de surnaturel, les épisodes, eux, donnent souvent à lire la réalité. À travers les combats avec les forces du mal, c’est le quotidien d’une étudiante au secondaire, puis à l’université qui est donné à voir. On peut concevoir les vilains sporadiques comme une façon d’exprimer la normalité et le vécu des adolescents et jeunes adultes. Le surnaturel sert, en quelque sorte, à exemplifier la part d’ombre qui est présente dans la vie de ceux-ci. C’est le cas, par exemple, de l’épisode dans lequel Marcie devient invisible à force d’être ignorée à l’école[11] ou encore dans celui traitant de la violence conjugale[12] dans une réinterprétation de Dr Jekyll and M. Hyde. D’autres thèmes, comme les relations amoureuses, l’amitié et le deuil[13] sont fréquemment abordés. Jean-Pierre Esquenazi (2011) explique que

la sensation de vérité procurée par une fiction (qu’elle soit réaliste ou irréaliste) [est] le résultat d’une sorte de généralisation opérée par le discours fictionnel : celui-ci serait capable de proposer des situations exemplaires qui permettent aux destinataires de se sentir concernés par ce discours.

BtVS introduit des éléments du réel dans un univers surnaturel[14]. Le spectateur est en mesure de reconnaître des enjeux de sa propre vie et peut s’identifier aux situations présentées dans la télésérie. Il est aussi intéressant de noter que les aventures se déroulent dans le même monde que celui du spectateur, les créatures démoniaques en bonus. Selon Lucie Bernard (2017),

L'aspect familial et relationnel du soap est bien présent autour d'un personnage dont on suit les interactions ordinaires au lycée ou chez elle ; le format sériel permet d'entretenir une galerie de personnages récurrents et de mettre en scène les enjeux de la vie quotidienne d'une jeune femme normale.

Bien qu’elle soit dotée de pouvoirs surnaturels, Buffy reste une adolescente moyenne, presque normale, qui doute d’elle et qui, à plus d’une reprise, souhaite abandonner son rôle d’élue pour redevenir une simple jeune femme (Bertho, 2009). Ce constant va-et-vient entre la normalité et le surnaturel est important puisqu’il permet une identification au personnage. Bilat et Harver (2011) mentionnent que dans les téléséries mettant en scène des « héros féminins, les questions relationnelles sont […] plus souvent thématisées, allant parfois même jusqu’à influencer la narration de manière inéluctable ». Les enjeux personnels que rencontre Buffy dans sa vie (rupture amoureuse, problèmes avec ses parents, etc.) viennent entrecouper la trame narrative mythique. Certes, Buffy doit défier des ennemis dotés de pouvoirs magiques, mais cela reste une façon d’affronter les défis de la vie normale. De plus, les relations interpersonnelles permettent de lier les épisodes entre eux puisqu’ils convoquent une constante entre les personnages. Au-delà de l’intrigue surnaturelle, il y a en arrière-plan le développement des affinités entre les individus qui permet l’évolution de l’histoire[15], comme c’est le cas dans les soaps. Ces caractéristiques qui rapprochent Buffy des personnages de soap opera, tendent à disparaître lors du passage de la télésérie à la bande dessinée, ce qui n’est pas anodin dans la logique sérielle du récit. Toutefois, avant de s’attarder à ce changement de perspective, il est important de mieux comprendre comment fonctionne la passation des pouvoirs d’une slayer à une autre.

Nous l’avons évoqué, les prophéties concernant Buffy annoncent souvent sa mort et  à deux reprises, elles se réalisent. D’abord, Buffy meurt en affrontant le Maître (saison 1) avant d’être réanimée par Xander. La deuxième fois, elle se sacrifie pour fermer un portail donnant sur une autre dimension. Elle est ramenée à la vie par Willow. Dans le cadre de ce travail, la première mort est la plus pertinente. En effet, dans la saison 2, on apprend que la mort de Buffy a conduit à l’activation de Kendra. Pour la première fois dans cette mythologie, il y a plus d’une élue. Cela entraîne en quelque sorte un double lignage; si l’histoire continue de mettre le personnage éponyme de l’avant, le spectateur, lui, sait qu’il y a une autre tueuse qui accomplit aussi sa mission ailleurs dans le monde. Lorsqu’à son tour Kendra trouve la mort, Faith prend le relais. La deuxième mort de Buffy, elle, n’entraînera pas l’activation d’une autre adolescente et la série ne donne pas d’indication sur le pourquoi. Cela pourrait s’expliquer par le fait qu’en étant morte une fois, Buffy n’est plus considérée comme la tueuse en charge de sauver le monde. Ainsi, si elle demeure l’héroïne de la télésérie, elle ne serait plus l’élue. La lignée de slayer continuerait au-delà d’elle, du moins, pour le moment.

La saison 7 remonte aux origines de la slayer, permettant d’ajouter une complexité supplémentaire à cette figure. Dans les premiers temps, de l’humanité, les Shadow Men ont créé la Première grâce à un rituel magique qui a permis de combiner le sang d’un démon primordial (heroic fantasy) à celui d’une jeune adolescente (soap opera) qu’ils gardaient prisonnière (victime sacrificielle (Tremblay-Cléroux, 2014)). Cette dernière s’est vue doter de pouvoirs (Comics book) lui permettant de tenir tête aux créatures démoniaques. Dans le Buffyverse, toutes les slayers possèdent les mêmes caractéristiques: elles sont fortes, rapides, agiles, résistantes et guérissent rapidement. Les épisodes de la télésérie s’ouvrent sur un constant rappel du sort qui a permis de créer la lignée d’élues et sur leur mission : « In every generation there is a Chosen One. She alone will stand against the vampires, the demons, and the forces of darkness. She is the Slayer[16] ». Nous l’avons vu, Joss Whedon crée un nouveau genre de superhéroïne, une jeune fille dotée d’habiletés surnaturelles qui doit sauver le la planète des forces des ténèbres. La slayer emprunte les codes d’un autre type de personnage, celui de la jeune fille sacrificielle(Tremblay-Cléroux, 2014). La mort de cette dernière permet, dans les mythes, de calmer la colère des dieux et de ramener une certaine harmonie dans le monde. De son côté, la tueuse est moins passive, mais en fin de compte, elle doit tout de même mourir pour sauver l’humanité. En effet, le seul repos qu’elle trouvera sera dans la mort (« Dead is your gift[17] »). Le fait qu’elle soit toujours une jeune fille la rapproche aussi de cette figure. En effet, la sacrifiée est choisie pour sa pureté et, le plus souvent, sa virginité. La chosen one a tous les airs d’un être sans défense de qui les démons ne se méfient pas. Ainsi, son apparence et son sexe lui donnent un atout supplémentaire : la surprise.

Les origines de la figure appuient le constant va-et-vient entre le réel et le surnaturel puisque sa création repose sur un élément purement naturel, et même, biologique, le sang, et sur un élément surnaturel, la magie. Le sort des Shadow Men étant puissant, plusieurs potentielles sont aussi créées pour prendre sa place lorsqu’elle serait tuée. Dans la série, les termes utilisés sont actived ou called, ce qui n’est pas choisi à la légère puisque les habiletés surnaturelles sont semblables à un gène latent, non s’en rappeler le fameux gène X des X-Men. Tous comme les superhéros de Marvel, dont le gène devient actif durant la puberté, la slayer est toujours choisie alors qu’elle est adolescente. Cette période est souvent qualifiée comme trouble, incertaine, en marge, voire « hors norme »(Cnockaert, 2003). La slayer est par association un personnage de frontières, elle se situe entre l’humanité et le surnaturel, ayant un pied dans chacun des mondes; elle est un mélange de genre qui renverse les codes. D’ailleurs, la difficulté qu’a Buffy à trouver sa place dans la vie est un exemple de ce hors-norme. Elle n’arrive pas à avoir un travail valorisant ou des relations amoureuses saines. Elle semble échouer à être normale, mais elle ne réussit pas non plus à appartenir au monde des ténèbres puisqu’elle doit combattre ses occupants. Sa mission se situe dans ce hors-norme et c’est pourquoi elle contribue à l’hybridité de la série. En plus de ses habiletés surnaturelles, l’élue hérite aussi des souvenirs de celles qui l’ont précédée. Cette mémoire collective se manifeste sous forme de rêves et dote la jeune fille d’un savoir presque inné sur les forces du mal. Cette figure est, par essence, un symbole de continuité, une série composée de celles qui ont précédé, celles qui sont et celles qui seront. Il s’agit d’un lignage qui ne recommence pas à zéro avec chaque jeune fille; au contraire, il s’enrichit à chaque fois qu’une nouvelle est activée puisqu'elle conserve les souvenirs et les connaissances de ses aïeules. Il y a donc dans le principe même de la passation des pouvoirs un aspect sériel.

Cela pose des questions sur la fonction de Buffy comme vecteur de sérialité. L’expansion de l’univers de la télésérie à la bande dessinée permet l’existence de spin-off, d’épisodes qui mettent en scène d’autres slayers (Faith, Satsu, Kennedy et Fray) ou encore des personnages secondaires qui ont leur propre histoire[18], mais qui tous ont lieu dans le Buffyverse. Celui-ci n’est pas caractérisé par la seule présence de Buffy; bien au contraire, c’est la présence de la slayer qui le distingue et le rend unique. À la fin de la saison 7, Buffy avec l’aide de Willow transmet son pouvoir à l’ensemble des potentielles. Son discours met en lumière l’importance de cette figure :

So here's the part where you make a choice. What if you could have that power, now? In every generation, one Slayer is born, because a bunch of men who died thousands of years ago made up that rule. They were powerful men.  This woman... is more powerful than all of them combined. So I say we change the rule. I say my power... should be our power. Tomorrow, Willow will use the essence of the Scythe to change our destiny. From now on, every girl in the world who might be a Slayer, will be a Slayer. Every girl who could have the power, will have the power, can stand up, will stand up. Slayers... every one of us. Make your choice. Are you ready to be strong?[19]

Cette scène montre plusieurs potentielles qui découvrent leur pouvoir et permet une ouverture vers de nouvelles trames narratives. En brisant la règle des Shadow Men, Buffy partage certes son pouvoir, mais elle permet aussi l’expansion de la série. Il n’y a plus deux slayers à suivre, mais bien 1800[20] dispersées à travers la planète. Dès la saison 8, publiée sous forme de BD, plusieurs de ces superhéroïnes deviennent des personnages récurrents et même centraux de certaines intrigues. D’autre part, lors du passage à la bande dessinée, Buffy perd de sa normalité, et même, de son humanité. On réfère toujours à elle comme The slayer. Le fait d’avoir partagé son pouvoir lui donne en quelque sorte le statut de super-slayer. Elle occupe également le rôle de commandant de l’organisation secrète. Finalement, en récompense pour avoir créé une nouvelle balance entre le bien et le mal, Buffy, dans la saison 8, se voit doter de pouvoirs excessivement puissants que ne sont pas sans rappeler ceux de Superman, lui permettant de défier Twilight qui n’est nulle autre qu’Angel. Plutôt que de le défier, Buffy aura une relation sexuelle avec lui et de cette union, de type Big Bang, naîtra une nouvelle dimension qui tente d’effacer celle qui existe déjà et donc, d’en éliminer une partie des personnes y vivant. Mère d’un univers alternatif; il n’y a donc plus grand-chose d’humain chez elle[21]. La bande dessinée met alors de l’avant plusieurs autres slayers qui permettent de maintenir l’hybridité et la cohérence du monde créé. En effet, ces autres élues, tous comme Buffy dans la télésérie, rejettent par moment leur mission et sont remplies de doutes quant à leur capacité à triompher. Elles doivent aussi composer avec l’aspect normal de leur vie. Les relations interpersonnelles continuent d’être importantes pour ces jeunes filles qui doivent conjuguer leur destin surhumain avec l’école ou encore un emploi. Par conséquent, une bonne part de l’hybridité continue de résider dans la figure éponyme qui est constitutive de l’univers créé par Whedon.

            La connexion qui unit toutes les slayers et sa cohérence en tant que personnage de frontières permet à Joss Whedon de créer ce que Marie-Ève Thérenty (2007) appelle une œuvre-monde. Ce type de création se « caractérisent par leur volonté de construire un « monde » qui fasse référence, voire concurrence au monde réel dans toute son amplitude ». Bien que l’œuvre créée par Whedon ne soit pas réaliste, elle donne à voir un monde complet qui possède ses propres codes. L’utilisation de certaines caractéristiques du réel (quotidien de l’école, villes connues qui ancrent le récit dans la réalité, événements sociohistoriques tels que le passage à l’informatique, nombreuses références à la culture populaire et même littéraire) permet au lecteur de comprendre facilement une partie de ce monde puisque c’est le sien; l’identification est aisée. Joss Whedon utilise plusieurs intertextes; les démons rencontrés font souvent référence à une culture fantastique bien connue. L’élément vraiment unique est la slayer. Bien sûr celle-ci réfère aux chasseurs de vampire qui l’ont précédée. Toutefois, contrairement à Van Helsing, il s’agit d’une jeune fille qui, nous l’avons observé plus tôt, regroupe des caractéristiques de victime sacrificielle et d’héroïne surnaturelle. Elle est un personnage en marge, à la fois humaine, à la fois démoniaque. Cette caractéristique est justement importante puisqu’elle fait de cette figure l’emblème du Buffyverse. Le fait que la protagoniste soit hors-norme permet à la série de piger dans de multiples références pour construire un ensemble qui fasse sens.

Loin de s’en tenir à un film ou une télésérie, son créateur va décliner son œuvre sur une multitude de supports différents. Marie-Ève Thérenty (2007) précise que les œuvres-mondes ont « généralement du mal à se réaliser dans le cadre du volume unique. C’est pourquoi ces œuvres-mondes se déclinent plutôt sur le rythme de la série ». En se déclinant sur de nombreux médias, l’univers de Whedon devient une série transmédiatique. Henri Jenkins « définit la narration transmédiatique ou transmedia storytelling comme un récit unifié et cohérent qui se déploie et s’enrichit sur diverses plates-formes médiatiques qui convergent » (Denoual, 2017). Le passage de la télésérie à la bande dessinée correspond tout à fait à cette description. Ce n’est pas un hasard si jusqu’en 2018, les BD suivent les saisons (saison 8 à 12) et reprennent où la saison 7 a arrêté. La bande dessinée met l’emphase sur les aventures vécues par les nouvelles slayers ce qui enrichit le monde qui a été déployé au petit écran. Que l’histoire se déroule à Sunnydale, à Los Angeles ou en Écosse[22], nous savons que cela fait partie du même univers et sommes même en mesure de comprendre la chronologie des histoires qui s’entremêlent. C’est pourquoi il est possible de parler d’un « architexte-monde » permettant au lecteur-spectateur de dépasser les détails de la BD ou de la télésérie pour les lier ensemble dans une unité thématique qui appartient au Buffyverse (Letourneux, 2012). D’ailleurs, celui-ci survit à l’extinction de la magie et à la mort de Buffy puisque dans le futur lointain où les aventures de Fray[23] se déroulent, aucune jeune fille n’a été appelée depuis plus de 200 ans. Conséquemment, plus personne ne se souvient de Buffy ou même que la magie a déjà existé. Les vampires, pour leur part, sont maintenant appelés des Lurks. Coupés de leur dimension démoniaque, ils sont des êtres d’instincts, certes plus forts, mais aussi plus prévisibles que leur homologue des années 2000. Fray, de son côté, possède toutes les caractéristiques des jeunes femmes avant elle, mais est séparée de la mémoire collective. Effet de nouveauté dans cette réécriture de cette figure emblématique,  l’élue à un frère jumeau et c’est lui qui hérite des rêves et donc, des souvenirs des aïeules. Malheureusement pour Fray, Hart est transformé en vampire; elle n’aura donc jamais accès au savoir ancestral. Seule avec ses pouvoirs surnaturels, Fray continue tout de même la lutte contre les ténèbres et le lecteur n’a aucune difficulté à se représenter l’univers de la télésérie dans ce futur éloigné. Le fait qu’il y ait une chosen one suffit à rendre l’histoire cohérente avec l’architexte du Buffyverse. On peut conclure que la série surpasse l’héroïne éponyme. C’est à travers la figure de la slayer, et non de Buffy, que Joss Whedon écrit une nouvelle mythologie monstrueuse (Bertho, 2009).

           

En conclusion, la figure de la slayer est caractérisée par une forte hybridité générique. Joss Whedon a créé un personnage qui réfère à de nombreux intertextes et qui rend la série difficile à catégoriser dans un genre précis. Cette figure centrale et constitutive du Buffyverse permet la création d’intrigues multiples. Nous l’avons démontré, à travers les péripéties ponctuelles c’est le réel de toute personne « normale » qui est mis de l’avant en mélangeant savamment les codes du superhéroïque et du Soap. De son côté, la saison permet de donner une envergure épique à la série puisqu’un ennemi tout puissant cherche à anéantir l’humanité. Les deux facettes du personnage permettent de créer un univers sériel puisqu’ils se répondent et cohabitent. En effet, la linéarité de la quête est entrecoupée des péripéties plus isolées. Les saisons, également, se répondent entre elles et obligent à une certaine chronologie et donc, à un rendez-vous hebdomadaire. À la fin de la saison 7, plusieurs slayers sont créées ce qui fait perdre son statut unique à Buffy. Par la même occasion, la sérialité ne passe plus seulement par la jeune femme ni par le média de la télévision. Dans la bande dessinée, plusieurs autres élues viennent enrichir de leurs aventures le monde créé par Joss Whedon. Elles sont toutes dépositaires de l’architexte. Buffy permet  à une communauté de fans de se former, mais elle n’est qu’une représentante de cette héroïne épique et surnaturelle, qui fait série. La figure est également une représentation du réel ou comme le nomme Éric Macé (2002), un avatar; c’est-à-dire qu’elle « perme[t] d’accéder à la manière dont se « disent » elles-mêmes les sociétés, à un moment donné et sous une forme évidemment spécifique (qui n’est ni sociologique, ni artistique, ni juridique) ». Buffy met justement de l’avant une nouvelle vision de la femme. Précurseur de la Bit-lit[24], BtVS mettait déjà en lumière la marge et la scission de l’identité vécue à l’adolescence alors que la jeune fille a de la difficulté à trouver sa place dans sa communauté. La slayer peut être vue comme la marque de cette instabilité, de cette scission. La mémoire collective inhérente au personnage montre bien, de son côté, le désir et le besoin d’entrer en contact avec les autres si important lors de cet âge de transition. Il serait intéressant d’étudier la slayer sous l’approche du personnage liminaire (Maria Scarpa, 2009) puisqu’elle est, elle aussi, prisonnière des frontières, incapable de trouver sa place dans la société.

 

 

Bibliographie

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Whedon, J. (dir. / prod.), Buffy the Vampire Slayer, Los Angeles : Mutant Enemy Productions, 1997-2004.

Whedon, J. (dir.), Buffy the Vampire Slayer, Milwaukie: Dark Horse Comics, 2004-2018.

 




[1] Série diffusée dès 1997 sur WB TV network, elle se termine en 2003 sur UPN. La télésérie prend fin après 7 saisons de 22 épisodes (à l’exception de la saison 1 qui en compte 12). 

[2] En référence à la télésérie Scooby-Doo.

[3] Terme utilisé par les scénaristes et les fans de BtVS pour parler de l’univers créé par Joss Whedon. Cet univers comprend un film, deux séries (BtVS et Angel), de multiple BD (à la fois une continuité de la série et des spin-off), des jeux vidéo, des jeux de tables, des livres, etc.

[4] On fait souvent référence, dans la série, au fait que la tueuse est la « chosen one », c’est-à-dire qu’elle est la potentielle qui a été choisie pour développer ses capacités et pouvoirs surnaturels.

[5] Par exemple, dans la saison 1, pour remplir sa destinée, Buffy doit suivre Collin jusqu’au Maître. Ce dénouement est prédit dans les livres de Giles.

[6] Whedon, J. (dir. / prod.), Buffy the Vampire Slayer, Los Angeles : Mutant Enemy Productions, 1997-2004.

Saison 1, Episode 2 : The Harvest.

[7] Présent dans la série et la bande dessinée

[8] Personnage ponctuel des saisons 2,3 et 4, il refait une apparition dans la saison 8 (bandes dessinées) puis dans le spin off Angel et Faith.

[9] Ce rôle revient d’ailleurs étonnamment souvent au personnage de Xander, ce qui accentue le renversement entre les rôles féminins et masculins. À partir de la saison 5, toutefois, c’est le personnage de Dawn, la petite sœur, qui doit le plus souvent être sauvé. Ce rôle lui revient également dans les bandes dessinées.

[10] Whedon, J. (dir. / prod.), Buffy the Vampire Slayer, op. cit., saison 5, épisode 7 : Once more with feeling.

[11] Whedon, J. (dir. / prod.), Buffy the Vampire Slayer, op. cit., saison 1, épisode 11: Out of mind, Out of sight.

[12] Whedon, J. (dir. / prod.), Buffy the Vampire Slayer, op. cit., saison 3, épisode 4 : Beauty and the Beasts.

[13] D’ailleurs l’épisode dans lequel Joyce, la mère de Buffy meurt (saison 5, épisode 16 : The Body) traite du deuil et c’est le seul épisode de la série qui n’a pas de cause surnaturelle. Joyce meurt tout simplement d’une rupture d’anévrisme.

[14] Cette caractéristique n’est pas unique à BTVS, plusieurs séries de la fin des années 90 et du début des années 2000 ont utilisés ce procédé, pensons, entre autres, à Charmed, Big Wolf on Campus, Smallville et Roswell,

[15] Pensons notamment au développement de la relation entre Spike et Buffy qui évolue énormément entre la saison 2 et la saison 12. Cette évolution contribue autant à la linéarité et à la cohérence de l’intrigue que le combat contre l’ennemi de la saison.

[16] Whedon, J. (dir. / prod.), Buffy the Vampire Slayer, op. cit.

[17] Whedon, J. (dir. / prod.), Buffy the Vampire Slayer, op. cit., saison 4, épisode 18 : Where de wild things are.

[18] Angel était précurseur puisqu’il a eu sa propre télésérie (1999-2004) avant d’avoir sa bande dessinée (2004-2011).

[19] Whedon, J. (dir. / prod.), Buffy the Vampire Slayer, op. cit., saison 7, épisode 22: Chosen.

[20] Cette information est donnée dans le premier numéro de la saison 8 : The long way home, part 1.

[21] On remarque toutefois que Buffy tend à redevenir humaine, voire normale, après la saison 8, montrant par le fait même l’importance de l’hybridité dans le Buffyverse.

[22] La série BtVS se déroule exclusivement à Sunnydale, toutefois, après sa destruction, à la fin de la saison 7, Buffy et son armée de slayers ont plusieurs quartiers généraux, donc celui dirigé par Buffy qui se situe en Écosse. À la suite de la destruction de la magie, Buffy trouve refuge à Los Angeles, sa ville natale.

[23] Whedon, J. (dir.), Buffy the Vampire Slayer, Milwaukie: Dark Horse Comics, 2004-2018.

[24] Type de littérature dans laquelle, une jeune fille, qui de prime abord à de la difficulté à trouver sa place dans sa communauté, va devenir consciente du monde surnaturel et plus particulièrement vampirique. Déjà dans la marge, l’adolescente va vivre une relation amoureuse et intime avec un vampire, ce qui va accentuer son écartèlement entre les deux mondes. Le mot « bit » réfère justement à la morsure du vampire qui possède un fort pouvoir érotique. Ce type de littérature s’adresse en premier lieu à un public féminin, on peut penser à Twilight. (Hanser, 2012)