Fiction

Les canons de Star Wars (Trek)

POP-EN-STOCK s'attaque à la notion de «canon» qui régie les grandes franchises geeks. 

Phénomène d'une ampleur sans précédent dans le genre, les fans sont parfois les gardiens des écrits, souvent les habiles conspirateurs permettant la canonisation d'éléments extérieur. 

Les poupées méchantes

Elles marchent. Elles désirent. Elles TUENT. 

Parce que le sujet est fascinant et que tout le monde en a peur, nous traçons pour vous un portrait des multiples poupées vivantes méchantes importantes qui font des petits pas dans l'inconscient collectif de notre culture. 

X-FILES

Soumis par Jean-Michel Berthiaume le 14/09/2015

X-FILES, réouverture de dossier. 

La vérité est-elle toujours ailleurs? Deux décennies après son début et à l'orée d'un retour de la série, la culture conspirationniste, la technologie, la culture geek et la télévision ne sont plus ce qu'elles étaient. Qui parle d'extraterrestres en ce moment? Les théories du complot de jadis ont peine à suivre avec la réalité actuelle, infiniment plus hardcore. 

Qu'est-ce que Scully et Mulder peuvent comprendre et dire de notre époque? On verra bien...

Vikings: Lagertha ou la (r)évolution de la vierge au bouclier

L’archétype de la shieldmaiden consiste en un amalgame de figures féminines guerrières parcourant les mythes scandinaves et qui, récupéré en force par la culture populaire contemporaine, se conçoit comme un territoire d’exploration autour de l’idée de versatilité et de coprésence des genres. L’invasion médiatique de femmes guerrières à l’heure actuelle souligne l’obsolescence du point de vue de C.S. Lewis qui, dans ses Chroniques de Narnia, laissait entendre «battles are ugly when women fight» (Lewis: 108); plus que jamais il y a désir de présenter et de voir des femmes au combat, et par le fait même, reflet d’une volonté de progression, ou du moins de renouvellement, dans la conception des normes de genres et dans l’imaginaire du féminin actif, à l’écran comme dans la vie. Toujours est-il qu’il persiste encore une manière, une acceptabilité quant à la présentation de la violence et de l’agressivité féminine, témoignant de la présence fantomatique de frontières genrées.

Le réel des frontières fantastiques

Le fantastique en littérature est assujetti à de multiples critiques théoriques depuis la publication en 1951 de la thèse de Pierre-Georges Castex Le conte fantastique en France de Nodier à Maupassant, qui qualifie l’évènement fantastique de «rupture» dans «la trame de la réalité quotidienne» (1951: 8). Roger Callois s’aligne sur cette réflexion en le définissant comme une «rupture de l’ordre reconnu» (1966: 191) dans sa célèbre préface à l’Anthologie du fantastique. Louis Vax également, dans La séduction de l’étrange, le désigne comme «rupture des dominantes du monde réel» (1965: 172). Irène Bessière le distingue du merveilleux par son aspect «thétique», c’est-à-dire qu’«il pose la réalité de ce qu’il représente» (1974: 36). Pour Tzvetan Todorov (1970), la différenciation entre merveilleux et fantastique s’opère dans le rapport entre l’univers fictif et celui qui est supposé réel, ou probable.

Porosité des frontières fictionnelles dans le roman policier contemporain «La Caverne des idées»

Le roman policier contemporain comporte une large part métafictionnelle qui influe sur l'activité de lecture. Un auteur tel que Somoza effectue un retour aux sources en réinventant le roman policier classique, soit le roman à énigme, pour construire un jeu dans lequel le lecteur trouve sa part participative à un second niveau, où il serait encore plus actif. Qui plus est, la littérature contemporaine tente de transformer le rapport du lecteur au texte en l'incluant littéralement dans l'œuvre. C'est dire que le roman policier métafictionnel repose sur une structure orientée vers son lecteur. À partir du roman «La Caverne des idées», de José Carlos Somoza, nous verrons comment la métafiction, en tant que jeu sur les frontières fictionnelles, produit des effets de lectures qui poussent le lecteur à confondre réel et imaginaire, texte et hors-texte.

Lieux inventés et littératures de l’imaginaire: Les lieux-frontières dans «Récits de Médilhault» d’Anne Legault

Catégories: Fiction, Littérature

Cet article propose une lecture des lieux dans «Récits de Médilhault», d’Anne Legault. Il défend l’hypothèse selon laquelle, dans cette œuvre, le xénoatlas du lecteur et la vision de l’espace qui est lisible entre les lignes passent surtout par la perception des personnages, par leurs rapports aux lieux et par la charge symbolique et identitaire que les lieux ont pour eux. Le rapport des personnages à leur corps peut même être lu comme une métonymie de leur relation à l’espace. J’aurai recours, puisqu’il est question de symbolique des lieux, à deux notions empruntées à la géosymbolique, celle de non-lieu, et celle d’entre-lieu.

Arsène Lupin contre Sherlock Holmes. Suite logique

Maurice Leblanc doit son passage à la postérité au seul personnage d’Arsène Lupin. Sans celui-ci, nul doute que le nom de cet auteur normand serait inévitablement tombé dans l’oubli. Peu nous importe aujourd’hui de savoir qu’en son temps il fut l’un des continuateurs les plus acharnés d’une écriture réaliste nourrie du style de Maupassant ou de Flaubert ou comme lui confie Léon Bloy dans une lettre: «[…] du Maupassant si on veut, mais alors, du Maupassant très supérieur, du Maupassant au bord des gouffres, insufflé par le plus âpre Flaubert» (Bloy: 258), qu’il portraitura de façon incisive la société de la fin du XIXe siècle dans ses contes du Gil Blas ou encore qu’il expérimenta avec succès le genre balbutiant de la science-fiction avec Les Trois yeux et Le Formidable événement. Pour tous, Maurice Leblanc reste l’auteur d’une série, d’un type, d’un personnage: Arsène Lupin, le gentleman-cambrioleur, bandit sympathique à la renommée immédiate.

Ultron avec Sade (2) À l’ombre du Divin Marquis

Parallèlement aux fantasmes de la mythologie politique, la littérature populaire s’est emparée dès l’âge des Lumières de tout l’imaginaire satanique auquel on ne croyait plus (tout à fait) pour en faire une prodigieuse machinerie à fictions. Ce fut notamment la tâche historique du gothique anglais (premier genre de la littérature que l’on dira, par la suite, «industrielle» et dont les illustrations marquèrent durablement la culture visuelle de masses), avec sa consécration de la figure du (super)vilain. Complots maléfiques se succèdent, animés par des sociétés secrètes (allant même jusqu’à constituer un riche sous-genre), tandis que l’héritage satanique s’actualise dans des figures directement démoniaques (gothique surnaturel) ou qui passent pour telles (gothique rationaliste), incarnant la transition du modèle métaphysique à l’ontologie du Mal profane.

Ultron avec Sade (1) ou Pourquoi les (super)méchants veulent-ils (inlassablement) détruire le monde?

C’est bien connu, tout supervilain qui se respecte, du Lord Business de Lego (2014) à Ultron dans le nouvel Avengers (2105), est tenté à un moment ou à un autre par l’idée de détruire le monde. Certes, il y a tous ceux qui veulent tout simplement (voire, oserait-on dire, tout bêtement) le conquérir, motif napoléonien cristallisé dans le roman populaire de l’âge bourgeois, notamment chez Jules Verne («Robur le Conquérant» aspirant à devenir le «Maître du monde» dans le roman éponyme de 1904), anticipant sur la théorie nietzschéenne de la «volonté de puissance». Il s’agit là de l’ambivalence même de la figure mégalomaniaque (conquérir/détruire) qui illustre la dynamique entre possession et destruction de l’objet caractéristique du sadisme de la petite enfance tel qu’étudié par la psychanalyse (et notamment Karl Abraham).

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