Penser le contemporain

Katniss Everdeen ou les ambiguïtés de la violence

Catégories: Dystopie, Dystopies

Dès la scène d’ouverture de Hunger Games, on va suivre l’héroïne, point focal, comme dans le roman, de notre perception de l’univers dystopique de Panem. Nous sommes au cœur de la pastorale américaine, sauf que les fermes des pionniers ancestraux sont désormais entourées de fils barbelés, commentaire déjà désenchanté sur le grand espace fondateur de la Nation.

Voyage au bout de la dystopie néolibérale

Écrit au cœur de la «Grande Récession» économique, Hunger Games (2008) éveille dès son titre le spectre du traumatisme qui le fonde, la paupérisation, voire tiers-mondisation de la «terre de l’opulence», «the land of plenty». Quatre ans après l’adaptation filmique s’inscrit toujours à l’ombre de cette angoisse, véritable retour du refoulé au sein du monde globalisé par l’hyperconsommation.

Le comte Zaroff, emblème sadien du pouvoir cynégétique

À l’origine, il y aurait eu un effet de zapping. «Je passais d'un show de téléréalité à un reportage sur la guerre quand les images se sont brouillées dans ma tête», affirme Suzanne Collins. «J'ai vu des jeunes gens faire des choses inouïes pour de l'argent et d'autres en train de disputer une véritable guerre. Il y a un frisson de voyeurisme à voir des gens se faire humilier ou souffrir que je trouve très dérangeant. Cela désensibilise le public. Du coup, quand ils sont témoins d'une véritable tragédie -via les informations-, ça n'a pas l'impact que ça devrait avoir.»

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